Meet Angelus Death

― Ça ira, promis-je en descendant les marches de la tour avec Angel.

Je glissai ma main dans la sienne, espérant que ce geste aiderait à le réconforter davantage, entrelaçant délicatement le bouts de nos doigts.

« Jole manque de finesse mais il te plaira... il est aussi taquin que toi, poursuivis-je en même temps que nous pénétrâmes dans le réfectoire, passage obligé vers les cuisines. Mila, elle, est adorable... »

...mais il le savait déjà, ils partageaient des cours...

« Si tu préfères ne pas les rencontrer, tu n'es pas obligé, » fis-je en l'arrêtant tout à coup d'une main posée sur son bras.

Même si nous avions officialisé notre relation, je ne voulais pas le forcer, d'autant que la veille, Angel avait été quelque peu étrange... était-ce les regrets qui commençaient à pointer ?

Je resserrai mon étreinte autour des doigts de Morgan. Je savais que je n'étais pas "obligé" de rencontrer Jole et Mila. Mais je savais aussi que ne pas les rencontrer... contrarierait Morgan, même s'il tentait de me convaincre du contraire.

― Ça ira..., répétai-je en l'attirant vers moi pour lui donner un rapide baiser.

Je me laissai faire, appréciant son baiser, même bref ; pourtant, j'avais la sensation que ça n'allait pas, pas réellement ― qu'il se forçait, pour moi... ce qui aurait était flatteur si cela ne semblait être fait davantage pour se rattraper que pour me faire spontanément plaisir...

― Ce n'est pas grave, nous les rencontrerons un autre jour, déclarai-je, m'arrêtant tout à coup.

Un autre jour, une autre semaine, une autre éternité ― je préférais encore sacrifier un dîner que poursuivre avec une idée qui me paraissait de plus en plus mauvaise.

― Allons dans le parc, la pluie s'est arrêter... c'est le moment de voir les arc-en-ciel !

Je secouai la tête, à peine surpris par son revirement.

―Non Morgan, nous n'allons pas dans le parc, déclarai-je sans hésiter. Des arc-en-ciel, il y en aura d'autres, surtout ici, en Bretagne. Nous ne changerons pas nos plans. Nous allons descendre en cuisine... comme prévu. Je sais que je ne saute pas de joie à l'idée de leur être officiellement présenté mais je sais que c'est important pour toi, donc on va le faire. Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferais peut-être jamais...

Peut-être jamais...?

Etait-ce ainsi qu'il voyait l'officialisation de notre relation ? Quelque chose qu'il devait se forcer à faire au risque de ne jamais le faire ?

― C'est une très mauvaise idée, Angel, protestai-je. Ce n'est pas quelque chose que tu dois faire pour moi mais parce que tu le veux ― et ce n'est pas grave si ce n'est pas le cas : ma relation avec Lord Witherby non plus n'est pas officialisée ; j'en ai l'habitude alors ne t'en fais pas. Nous pouvons faire tout autre chose si faire la chasse aux arcs-en ciel ne te plaît pas plus ― il y a les galeries à voir, par exemple... ça te dirait ?

Désespérant...!
Réellement désespérant....!

― Morgan...., s'il te plait..., commençai-je en réfléchissant aux mots que j'allais devoir employer. "Je ne le fais pas "que" pour toi, je le fais aussi, surtout, pour moi. Franchir l'étape "Jole et Mila" est comme un exercice pour le moment où je devrais l'avouer à mes parents. S je ne trouve pas le courage de rencontrer le cuisinier, comment le trouverai-je pour leur en parler ?"

Je ne pu m’empêcher de revenir sur sa remarque concernant son autre "officialisation".

" Je ne suis pas lui, tu sais ? Je n'ai pas envie, ni l'intention de me cacher et de faire semblant d’être un autre quand il y aura des gens autour de nous. Je ne compte pas changer d'attitude envers toi; que l'on soit en privé ou en public... Alors arrête de me comparer à lui, s'il te plait, car je ne suis pas lui !"

― D'accord, Angel, acquiesçai-je, un sourire effleurant mes lèvres. Tu n'es pas lui.

Et cela me faisait plaisir : je ne tenais pas à ce qu'Angel lui ressemble ; à ce qu'Angel prétende être autre chose que mon boyfriend, même si j'avais accepté ses premières conditions ― le colibri dans mon coeur était si fébrile que j'avais beaucoup de mal à réprimer mon amour : au contraire, j'avais envie de le crier haut et fort, et particulièrement dans les oreilles d'Erwan !

― Tu crois que le fait que tu sortes avec moi ― avec un garçon ― posera problème à tes parents ? m'enquis-je.

Comment réagiraient Père et Mère ? Je le leur dirai lors de mon séjour à Adsav - autre sujet dont je devais encore trouver le courage de parler à Morgan.

― Je ne sais pas à vrai dire. Je n'ai pas encore réfléchi à la question. Mais je ne pourrais pas taire ton existence bien longtemps. Je préfère de loin le leur annoncer moi-même, que ce soit Olympia qui le fasse..., déclarai-je en frissonnant.

Rien que d'y penser, j'en étais malade. Je ne savais déjà pas quelle allait être sa réaction en apprenant que j'étais avec Morgan... mais je me doutais qu'elle n'allait pas me féliciter, ni sauter de joie. Elle serait même capable de nous nuire auprès de mes parents donc il valait mieux que je prenne les devants avant que ma soeur n'y mette son grain de sel.

"Ça ira", insistai-je en m'approchant de Morgan pour l'embrasser.

Je ne résistai pas et me pressai tout près d'Angel, sentant la chaleur de son corps pénétrer mes vêtements et les battements de son coeur doucement résonner : lorsque ses lèvres caressaient les miennes, je perdais toute raison, tout contrôle, me laissant emporter par la fièvre de sa passion ― seul le fait que nous pourrions être surpris calma mes ardeurs et ce fut avec regret et douleur que je me détachai de mon boyfriend après lui avoir exprimer la force de mon amour.

― Je serai toujours avec toi, Angel, lui certifiai-je doucement, prenant ses mains dans les miennes. Que ce soit pour l'annoncer à Jole et Mila ou pour tes parents ― physiquement ou en pensées.

Je déposai un baiser sur son front.

― Tu es prêt ?

Non, avais-je envie de répondre mais je n'avais pas le choix...

― Prêt, répondis-je, tout simplement en souriant.

J'hésitai un instant : le sourire d'Angel ne me paraissait pas aussi clair et sincère qu'il désirait me le faire croire... mais je fis aucune remarque. A la place, je entrelaçai délicatement nos doigts : nous ferions face à Jole et Mila ensemble, même si nous n'avions rien à redouter d'eux. Angel se laissa faire et nous pénétrâmes dans les cuisines, où les effluves de rôtis épicés nous chatouillèrent les narines. Je repérai rapidement Mila et nous nous approchâmes. Elle nous décocha un sourire rayonnant en nous voyant :

― Hey, fit-elle doucement, les mains dans la farine. Je vois que Morgan a fini par te convaincre de venir, Angelus. Jole est très intéressé de faire la connaissance de celui qui a volé le coeur de notre petit pâtissier en herbe.

Le pâtissier en herbe, évidemment, c'était moi. Et Mila semblait d'humeur taquine. De mon côté, je ne pouvais m'empêcher de sourire aussi fièrement qu'un paon.

Intéressé dans quel sens ? ne pus-je m’empêcher de penser en entendant Mila parler de moi comme de l'attraction du jour.

Devais-je déjà regretter d'avoir dû convaincre Morgan de descendre en cuisine ?

Non, absolument pas, me rassurai-je, en voyant le sourire qu’affichait Morgan à cet instant précis. Comme à chaque fois qu'il le faisait, son visage irradiait et mon coeur s'emballait.

Morgan valait plus que l'embarras et la gêne que je ressentais à me retrouver ici. Il valait tous les combats du monde. Il valait plus que la peine que je me batte pour lui, pour notre amour.. N'en déplaise à quiconque...

Angel semblait mal à l'aise malgré ses efforts pour paraître décontracté ; je serrai doucement sa main afin de lui rappeler que j'étais toujours avec lui.

― A vrai dire, c'est Angel qui m'a convaincu de descendre ― je n'étais pas particulièrement prêt à céder au chantage de Jole ; d'ailleurs, même s'il n'est pas là, je crains qu'il ne me doive ce qu'il m'a promis ― un dîner avec entrée, plat et dessert, rien que pour toi et moi, m'interrompis-je deux secondes à l'intention d'Angel ― car nous nous étions mis d'accord sur le fait que ―

Je ne terminai pas ma phrase : je venais de recevoir une claque sur les fesses et Jole me réprimandait :

― P'tit saligaud ! se moqua-t-il en même temps que je rougissais, incapable de regarder Angel. Je vois qu'on essaie de se faufiler dans les cuisines sans être vu ! Dire que je fais ça pour m'assurer que tu ne vas pas finir avec le coeur brisé !

Je fronçai les sourcils en le voyant jauger Angel.

― Pour satisfaire une curiosité mal placée, rectifiai-je. Angel est un amour, ajoutai-je en jetant un regard attendri vers mon petit ami...

Je laissai à Morgan le soin de tenir la conversation avec Mila. Je ne la connaissais pas plus que ça, malgré les quelques heures de cours que nous partagions. Mais si Morgan l'appréciait au point de vouloir que je lui sois "officiellement" présenté, je pouvais faire l'effort d’être agréable et courtois.

Mots qui ne s'appliquaient certainement pas à Jole, le maître des lieux, qui interrompit Morgan, en lui claquant le derrière. Ce geste me surprit tout autant qu'il me choqua. Ce ne fut rien à cotés de ses paroles.

― P'tit saligaud ! s'exclama-t-il. Je vois qu'on essaie de se faufiler dans les cuisines sans être vu ! Dire que je fais ça pour m'assurer que tu ne vas pas finir avec le coeur brisé !

Est-ce à moi qu'il faisait allusion ? Me croyait-il capable d'un tel acte ? Merci ! Je ne savais pas comment je devais interpréter le peu de confiance qu'il semblait m'accorder.

J'allais prendre la parole mais Morgan me devança:

― Pour satisfaire une curiosité mal placée. Angel est un amour, déclara-t-il simplement en me regardant.

Je me sentis rougir sous le regard des deux autres. Qu'il use de compliments du genre en privé était déjà cause d'embarras, même si j'apprenais à calmer mes rougeurs, lesquelles apparaissaient moins fréquemment à mesure que Morgan me les distillait, mais là, devant des inconnus...

― Ce n'est pas moi qu'il faut convaincre, ne trouvai-je pas mieux à lui répondre, en lançant un regard vers Jole.

Je serrai la main d'Angel.

― Jole, je n'ai pas amené Angel pour que vous puissiez lui l'interroger de mille questions afin de vérifier ses intentions...

...même si, quelque part, c'était flatteur d'avoir quelqu'un qui se souciait de moi...

― Morgan a raison, Jole, renchérit Mila. Angelus est notre invité, alors faisons lui un meilleur accueil. Une tasse de thé, Angelus ? demanda-t-elle alors à mon boyfriend.

Jole gromela quelque chose mais, finalement, décocha lui aussi un sourire à Angel :

― Okay, okay, si vous êtes tous contre moi ! Tu veux un brownie aux noix avec le thé Angelus ?

Le rouge me monta si vite aux joues que j'eus soudainement très chaud.

Je caressai la main de Morgan du bout de mon pouce, attendant le moment propice avant d'intervenir. Mais contre toute attente, le débat cessa rapidement. Mila me proposa du thé et Jole un brownie pour l'accompagner.

― Je ne voudrais pas déranger. Vous devez avoir assez à faire comme cela, répondis-je avant de remarquer la soudaine rougeur sur le visage de Morgan.

"Tu ne te sens pas bien, M.?" m'inquiétai-je, alors que sa main devenait moite entre la mienne.

Je hochai violemment de la tête, comme pour couvrir le fait que j'étais, en réalité, très embarrassé : ni Jole ni Mila ne m'avait dit quoique ce soit de très clair sur ces brownies mais je me doutais bien qu'il y avait quelque chose d'épicé dans la recette !

― Ça ne nous dérange pas, objecta Jole. Les brownies sont déjà fait et nous savons tous, ici, que Morgan est amateur de thé ! D'ailleurs, ça nous donnera le temps d'apprendre à faire ta connaissance... et connaître tes intentions ! ajouta-t-il avec une oeillade.

God.

― Je vais faire chauffer l'eau pour le thé, proposa Mila. J'arrive...

Etait-elle réellement obligé de nous laisser avec Jole ? Il me semblait absolument ingérable ! Heureusement, Jole décréta qu'il allait chercher les brownies de son côté...

...n'hésitant pas à me donner une autre claque en me félicitant pour mes goûts en question de damoiseau.

― Je suis absolument désolé, m'excusai-je auprès d'Angel lorsque nous fûmes seuls. Je ne pensais pas qu'il se laisserait autant aller...

...Jole était un personnage particulier, certainement dû à sa nature hafeline ; une différence culturelle qui pouvait choquer...

Bien que l'engouement de Morgan à prétendre qu'il allait bien ne me satisfaisait pas pleinement, je préférais ne pas insister.

Nos hôtes se dispersèrent, me laissant seul avec lui:

― Je suis absolument désolé, s'excusa-t-il. Je ne pensais pas qu'il se laisserait autant aller...

Je suivis l'hafelin des yeux alors qu'il préparait brownies et petites assiettes.

― Il est vrai que son comportement est assez ... particulier , dis-je simplement alors que je pensais: un peu trop familier à mon goût... Il compte me faire passer un interrogatoire en règle ou il dit ça pour me faire peur ? tentai-je de me rassurer, en me penchant vers Morgan.

Je ne tenais pas à ce qu'il m'entende. Peut-être son espèce avait -elle l’ouïe très fine....

Je baissai les yeux, tentant de ne pas rougir et mourir de honte : je sentais bien que « particulier » n'était pas le mot qu'Angel avait en tête.

― Je crois que c'est sa façon de me montrer qu'il m'aime bien... même si elle n'est pas tout à fait à mon goût...

...la première fois, j'en avais été choqué : je n'aimais pas particulièrement ces claques un peu déplacées même si dans certains milieux ― plus populaires ― elles étaient acceptables...

« Je doute qu'il t'interroge sérieusement, poursuivis-je en jetant un oeil discret vers Jole qui semblait avoir bientôt fini. Et je ne laisserai pas faire. »

― Je crains de ne pas trop aimer sa façon de te montrer qu''il t'aime bien... murmurai-je en amenant Morgan dos contre mon torse.

Je l'entourai de mes bras, croisant mes mains contre son ventre et posant ma tête sur son épaule, l'interrogeai, taquin: "J'aimerais assez voir comment tu vas t'y prendre pour nous sortir de ce guêpier".

Je me laissai entouré des bras d'Angel, fondant dans son étreinte, ravi qu'il se montre aussi câlin devant Jole et Mila... et qu'il me protège des manies trop familières de l'hafelin. Je ne sais même pas pourquoi j'acceptais ce comportement... cela ne me ressemblait pas. Mais, à y réfléchir, je ne me ressemblais pas depuis que j'étais arrivé ici... depuis que j'avais rencontré Angel.

― Je ne sais pas si je l'apprécie, non plus, avouai-je.

D'autant que, quelque part, je considérais que cette partie de mon anatomie appartenait à mon boyfriend...

Jole arriva un instant après, m'empêchant de répondre à l'autre remarque d'Angel. L'hafelin avait un petit sourire énigmatique accroché aux lèvres ; il déposa le plateau sur le plan de travail de Mila et nous encouragea à nous servir :

― Allez-y, servez-vous ! Ils datent de ce matin, ils sont encore tout frais !

― Je vais attendre le thé, répondis-je, préférant éviter malgré mes envies de chocolat...

...quoique je n'eus pas assez faim pour avoir réellement envie de grignoter.

― Angelus, n'hésite pas, toi...! poursuivit alors Jole à l'intention de mon boyfriend avant d'ajouter : « Alors, vous retourner chez vous pour les vacances ? »

Lorsque Morgan confirma mes dires sur les familiarités du cuisinier, je laissai un sourire animer mon visage. Je ne considérais pas son corps ou sa personne comme m'appartenant, mais ce geste avait éveillé une pointe de jalousie. Sentiment que je ne me connaissait pas avant - avant Lui - et qui grandissait à mesure que les jours passaient. N'était-ce pas cette jalousie qui avait engendré mon baiser dans la salle de travail ?

Avec Morgan, je devenais un autre. Ou devenais-je tout simplement moi ?

Perdu dans mes pensées, je ne m'aperçu pas de suite que Jole était revenu avec ses fameux brownies:

― Allez-y, servez-vous ! Ils datent de ce matin, ils sont encore tout frais ! nous proposa-t-il gaiement.

― Je vais attendre le thé, déclina poliment Morgan.

Je le soupçonnais de ne pas vraiment vouloir attendre le breuvage que Mila préparait. Il ne mangeait que très peu, avais-je remarqué.

― Angelus, n'hésite pas, toi...! Alors, vous retourner chez vous pour les vacances ?

― Oui, Morgan et moi allons à Adsav, le manoir des Death, répondis-je au tac au tac.

Je fus le premier surpris de m'entendre parler. Ce n'étaient pas tant les mots en eux-même mais la certitude que j'avais perçu dans ceux-ci. Je venais de prendre une des plus importantes décisions de ma vie: je n'abandonnerai pas Morgan. Ni pour quelques jours, ni jamais...

"Si tu veux bien venir avec moi là-bas ?" susurrai-je à l'oreille de Morgan, un peu angoissé à l'idée qu'il refuse. Il faut dire que je l'avais un peu pris au dépourvu.

Choc !

Pour une surprise, c'était une surprise ― le genre qui fait palpiter mon coeur et battre les ailes de mon colibri ! Angel avait répondu sans la moindre hésitation : Oui, Morgan et moi allons à Adsav... le manoir des Death. Le manoir des Death ! Chez lui !

M'effleura alors une pensée fugace pour ce cartel, ce chocolat chaud devant la cheminée, ces histoires de famille évoqués alors que nous étions collés, dans le débarras... toutes ces choses qui devenaient tout presque palpables !

Mon coeur s'affola encore davantage : moi qui passais toutes mes vacances à Wesminster parce que Lord Witherby avait rarement besoin de moi, je me sentais tout à coup... aimé ; désiré.

― Si tu veux bien venir avec moi là-bas ? susurra Angel à mon oreille.

Je posai ma main par dessus la sienne, me pressant encore davantage contre lui.

― Je le veux. Je le veux.

Je le veux.

M'avait-il entendu ? Ma voix résonnait dans ma tête comme si j'avais hurlé ; mais je savais avoir à peine remué les lèvres...

Une seconde, une heure, une éternité... jusqu'à qu'il réponde enfin et que mon coeur ne se remette à battre.

Je déposai un baiser au creux de son oreille et encore une fois, laissai mes mots m'échapper:

― Je t'aime.

Je fondai ; me liquéfiai ; submergé par une nuée d'émotion vive qui s'abattit sur mon coeur telle la foudre, je sentais que mes jambes étaient prête à se dérober sous moi. Si Angel ne me serrait pas dans ses bras, certainement serais-je tombé ; mais il était là, mon roc, debout, le menton sur mon épaule, les lèvres près de mon oreille, son baiser encore si électrique... c'était dangereux : je ne résistais jamais lorsqu'Angel m'embrasser la nuque, les épaules, le dos... je gémissais ; je humumais ; et si rien n'était sorti de mes lèvres, c'était parce que j'étais complètement médusé par mes émotions...

...et le regard vicieux de Jole que je remarquai tout à coup.

Mes joues se colorèrent d'un rouge pivoine.

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