The Lion, The Witch and the Wardrobe

Pouvais-je être plus frustré ?

J'avais pourtant, la veille, choisi mes vêtements avec soin : chemise blanche, pantalon de cavalier noir, bottes de la même couleur... mais, tout à coup, cela m'avait semblé trop simple et j'avais décidé d'agrémenter ma tenue d'un veston... veston essayé et rapidement troqué contre un autre... puis un autre...

...avant de décidé que c'était peut-être ma chemise que je devais changer ! J'en défis donc rapidement les boutons avant d'en passer une gris ardoise.

Trop sombre. Ma peau avait l'air encore plus pâle et l'éraflure sur ma pommette ― presque mais pas encore entièrement effacée ― n'en ressortait que davantage.

Exit la chemise. Et le pantalon, pendant que j'y étais ― sans me préoccupé d'Angel, je m'assis sur le lit, défis mes bottes et me séparais du vêtement.

Revenant en simple boxer devant l'armoire, je m'emparai d'un pantalon gris fer et l'assortis de ma chemise blanche ― dejà mieux ― mais peut-être encore trop classique !

Non pas qu'il y avait du mal à être classique ― j'aimais avoir l'air classique ― mais, tout à coup, je me trouvais inaccessible avec de telles couleurs...

...or, c'était tout le contraire que je désirais être avec les parents d'Angel ! Je n'aurais qu'une chance de faire une première bonne impression et je comptais la saisir ! Je ne pouvais donc me permettre d'avoir l'air autre chose qu'avenant et chaleureux, même de loin !

Retour à la case départ ― je me départis de la chemise et du pantalon, me saisis de deux autres avant de me retourner vers Angel :

― Gris beige ou étain ? demandai-je, mon front, pour une fois, barré. Quelle couleur te semble la plus décontractée ?

Jour J !

Angoisse... Stress... Peur... Boum boum...

Le grand jour était enfin arrivé et je ne pouvais plus reculer. J'allais retourner à Adsav et présenter Morgan à mes parents. S'il n'avait été qu'un simple camarade de chambrée, je n'aurais pas la boule au ventre ; je n'angoisserais pas autant à l'idée que mes parents soient contre le choix que mon cœur avait fait.

Tout ira bien, me répétai-je en boucle, pour conjurer le mauvais œil.

Je lâchai un soupir, debout face au miroir. J'avais opté pour un pantalon de ville noir et une chemise blanche que je terminai de boutonner. J'aurais pu mettre un jean, mais je ne voulais pas donner un prétexte supplémentaire à Père pour critiquer mon immaturité, mon style vestimentaire, mes choix en général...

J'avais changé !

Je n'étais plus celui qu'il avait vu il y a encore quelques semaines, le fils expédié ici par obligation familiale. J'avais quitté Adsav, sous les traits d'un jeune homme rebelle, ignorant, perdu... et je voulais prouver à Père que j'avais changé et surtout mûri. Que malgré ma relation avec Morgan... — que grâce à ma relation avec Morgan, me repris-je —, j'étais devenu le fils qu'il n'aurait jamais cru me voir devenir un jour. Je... —

― Gris beige ou étain ? Quelle couleur te semble la plus décontractée ? entendis-je, soudain Morgan me demander, interrompant mes pensées.

Je déviai alors mon regard du reflet de mes doigts vers son propre reflet. Il se tenait derrière moi. Debout. Hésitant. Mes yeux descendirent de son visage soucieux, à son corps, à demi caché par les deux pantalons qu'il tenait en main. Mais pas assez pour m’empêcher de bloquer, un court instant, sur sa semi-nudité — Morgan ne portait qu'un boxer, alors qu'il m'avait semblé le voir vêtu comme moi, la dernière fois où j'avais posé les yeux sur lui... Je préférais ne pas me retourner et plantai mes yeux dans les siens pour lui répondre :

— Étain... mais le gris beige est sympa aussi, ajoutai-je, peu sûr de comprendre pourquoi il se retrouvait à nouveau en boxer.

Avais-je laissé mon angoisse déteindre sur Morgan au point de lui faire perdre son assurance vestimentaire ?

Je jetai un nouveau regard sur ma tenue, laquelle n'avait rien, ou presque, de décontractée.

"Je devrais peut-être mettre un jean alors, si tu ne portes pas ton pantalon noir..." émis-je, tout à coup incertain quant à ce que je devais porter.

J'étais si absorbé par mon choix que je ne réalisai pas, de suite, qu'Angel avait, lui non plus, ne paraissait pas satisfait par sa propre tenue ― le temps de lever les yeux, je vis ses prunelles mordorées rencontrer les miennes :

― Étain..., me recommanda-t-il. Mais le gris beige est sympa aussi...

Une pause ; puis il reprit :

« Je devrais peut-être mettre un jean alors, si tu ne portes pas ton pantalon noir... »

...ou pas : Angel était très, très classe avec ce pantalon noir...

Je m'approchai derrière lui et plaçai le pantalon étain devant nous ― j'aimais aussi le reflet que je voyais dans le miroir : avec une chemise blanche, nous formerions un couple parfaitement assorti, les couleurs de nos vêtements se mariant à merveille !

― Garde-le, murmurai-je. Toi en noir et moi en étain... nous sommes beaux, ensemble...

Ensemble.

Je ne pouvais qu'approuver : nous étions beaux, ensemble. Un couple parfaitement assorti. Morgan étant mon âme-sœur, nous ne pouvions que l’être. Chacun de nous faisait ressortir le meilleur chez l'autre ; nous rendant magnétiquement beaux ; plus forts ; plus amoureux...

— Tu es toujours beau, quoique tu portes..., rétorquai-je en souriant au reflet de Morgan avant d'être happé par une révélation :

"Je vais me couper les cheveux...", déclarai-je, soudain, passant du coq à l’âne.

J'avais pris la décision de changer de tête depuis plusieurs jours déjà, mais jamais je n'avais, autant, ressenti l'urgence de le faire.

"...ce matin..."

Adieu Angelus ! Bonjour Angel !

"Je demanderai au chauffeur de faire une halte au premier salon de coiffure que nous rencontrerons"

Je me collais contre Angel et posai ma tête sur son épaule ; quelque part, cette décision ― qu'il avait pourtant déjà prise ― était encore plus symbolique : ce serait changé qu'il reviendrait chez lui ; j'en avais d'autant plus hâte ― hâte qu'il se montre sous ce nouveau jour à ses parents qui l'avaient connu hétéro et fiancé ― alors que, pourtant, j'adorais ses longs cheveux...

― Tu seras plus magnifique encore, affirmai-je.

C'était sincère ― Angel était superbe et je ne doutais pas que des cheveux courts lui iraient tout autant à ravir !

« Je t'attendrai dans la voiture, ajoutai-je. Je veux retomber sous ton charme en te découvrant une seconde fois... Je veux avoir le souffle coupé par ta beauté ! »

C'était idiot mais je voulais découvrir Angel après sa transformation...

« ...sauf si tu préfères que je sois avec toi ! » proposai-je tout de même.

Morgan et son objectivité légendaire !

Il y avait quelque chose de sensuel dans le fait de faire la conversation au reflet de Morgan. Encore plus lorsqu'il posa son menton sur mon épaule.

Je ne relevai pourtant pas, me contentant de sourire.

— Tu resterais avec Olympia tout le temps que cela me prendra de couper mes cheveux ? m'inquiétai-je, légèrement, de les savoir réunis dans un espace si clos.

Je fis la moue, n'appréciant que modérément ― pour ne pas dire du tout ― la jumelle de mon mec. Que répondre ? Je n'aimais déjà pas l'idée de faire la route avec elle ; alors patienter dans la voiture alors qu'Angel ne serait même pas à mes côtés !

― Je l'ignorerai, dis-je. Je sortirai mon carnet de croquis !

Faire la causette à sa sœur n'était pas réellement dans mes intentions après les mots qu'elle avait eu pour moi, lesquels était encore frais dans ma mémoire ― m'entendre dire qu'Angel retournerait peut-être avec... avec la fiancée de ses huit ans, avait été douloureux ; et même si Olympia ignorait la vraie nature de leur relation, le fait qu'elle eusse émit ces paroles seulement pour me faire du mal était inacceptable !

Et pourtant...

...pourtant, je devrais faire avec ; pour Angel ― pour ses parents.

Heureusement que je savais parfaitement me maîtriser...

J'aurais aimé être une petite souris pour voir comment réagirait Oly en compagnie de Morgan. J'avais toute confiance en lui — pour ce qui était de ma sœur, c'était une autre affaire...! — et en sa capacité à ignorer les gens. J'étais bien placé pour le savoir, ayant eu à en subir les frais... Pendant quatre longs et interminables jours, Morgan avait parfaitement su m'ignorer et je me demandais parfois, où nous en serions si nous ne nous étions pas rencontrés dans le jardin intérieur ? Lequel de nous deux aurait fait le premier pas vers l'autre ?

Je chassai mes pensées sombres pour revenir au présent. Peu importe ce qui se serait passé si et si ! L'essentiel étant qu'aujourd'hui nous soyons ensemble. Le reste, n'était que futilité...

— Laisse-moi t'habiller, proposai-je, en me retournant vers Morgan.

Je le fis reculer lentement, mes lèvres collées au siennes — je devais en profiter pendant que je le pouvais encore. Qui sait à quelle heure nous pourrions de nouveau nous retrouver seuls ? —, et asseoir sur le lit avant de m'accroupir devant lui. J'attrapai le pantalon étain qu'il tenait encore en main et l'aidai à y passer ses jambes avant de me redresser. Comme une poupée docile, Morgan me laissa le relever, remonter son pantalon et l'aider à enfiler sa chemise blanche que je boutonnai consciencieusement.

"Toujours très élégant, Mister Le Fay", émis-je avant de le faire se rasseoir.

Ne restait qu'à le chausser de ses bottes de cavalier et nous serions fin prêts.

Toute mon angoisse s'était envolée au moment où j'avais pris la décision de me couper les cheveux. Ne restait que mon impatience de me montrer à mes parents sous mon nouveau jour. Le vrai moi, celui qui sommeillait profondément tapi et que Morgan avait révélé d'un baiser.

Instinctivement, je portai les doigts à mes lèvres, tout comme je l'avais fait ce soir là...

― Laisse-moi t'habiller, proposa tout à coup Angel ― il s'était retourné et caressait mes lèvres d'un baiser qu'il refusait d'approfondir afin de mieux me faire consentir à ses désirs...

...désirs qui me plaisaient vivement ! L'idée qu'il m'habille telle une poupée avait quelque chose de très intime et un côté ultra sensuel ; et, sachant que ces moments seraient plus rares à Adsav, je ne me laissai faire, un léger frémissement parcourant mon dos...

Angel, naturellement, usa d'une délicatesse qui dépasse les mots ― d'une délicatesse empreinte de volupté lorsqu'il glissa mes jambes dans le pantalon étain qui les épousa de près et remonta le vêtement, ses mains effleurant mon Joli Petit Fessier© avant de revenir vers le devant et de le refermer ― je me mords la lèvre, essayant d'effacer le sourire naissant sur celle-ci...

Il passe alors à la chemise et la boutonne de doigts agiles, la laissant hors du pantalon ; cela ne me gêne pas : elle est suffisamment cintrée et cela me donne l'air un peu plus décontracté. Nous allons être beaux, tous les deux, en sortant de la voiture !

Angel semble aussi le penser :

― Toujours très élégant, Mister Le Fay.

Je souris alors qu'il me fait me rasseoir.

― Pour mieux te tenter, répondis-je alors qu'il s'accroupissait. Est-ce que je te tente...?

Etait-ce raisonnable de poser une telle question alors que nous devions descendre ?

« Tu vas me manquer, ajoutai-je. Hâte d'être à Adsav... hâte d'être à ce soir... »

...je sentais que je m'arrangerais pour monter me coucher tôt, tous les soirs ― très tôt !

― Pour mieux te tenter, répondit Morgan, alors que je m'accroupissais. Est-ce que je te tente...?

J’arrêtai ma main à mi-chemin de ses bottes.

Étais-je tenté ? Tenté, par Morgan la Tentation incarnée ?

Je souris, préférant ne pas lever les yeux vers lui... ne pas être tenté... ne pas succomber...

— Ne me fais pas regretter de t'avoir habillé, marmonnai-je dans ma barbe en me saisissant de son pied droit que je chaussai.

J'attrapai la deuxième botte, laissant mes pensées vagabonder. Si je m'écoutais, j'annulerais nos vacances à Adsav pour ne pas devoir attendre le soir pour le tenir dans mes bras ; ; je resterais à Brocéliande pour profiter égoïstement de Morgan à chaque instant... Mais je ne retournais pas uniquement chez moi pour y passer des vacances. Je désirais surtout présenter Morgan à mes parents. Officiellement le présenter. Pas comme un simple camarade de chambrée... —

— Tu vas me manquer. Hâte d'être à Adsav... hâte d'être à ce soir..., ajouta-t-il, ses mots faisant écho à mes propres pensées.

Le plus ironique ? En retournant à Adsav, nous ne serions même plus des camarades de chambrée... Nous dormirions dans des chambres séparées... Officiellement du moins... Officieusement...

— Tu me manques déjà, répondis-je, réalisant que mes mots résonnaient douloureusement. J'étais encore plus accro que je ne le pensais. Plus amoureux. Plus Morgan...

Nous n'étions pas encore partis et je comptais en profiter tant que nous n'avions pas à nous cacher. Je chaussai le deuxième pied et me redressai lentement, mon corps glissant sensuellement sur celui de Morgan.

"Rien qu'un baiser..." quémandai-je, contre ses lèvres.

Je voulais être égoïste... encore un peu... nous n'étions pas à cinq minutes près...

Même se faire chausser devenait, avec Angel, un acte empreint de sensualité ― en avait-il conscience ? Conscience de cette volupté qui colorait ses gestes ?

De cette volupté qui colorerait ses gestes lors de notre première nuit d'Amour... pourrait-elle dissiper la douleur ? Où celle-ci était-elle inéluctable ? Devrais-je forcément avoir mal alors qu'Angel ne pourrait se montrer que délicatesse à mon égard ? Peut-être... car, même s'il était doux, cela ne changeait rien au fait qu'Angel était un grand garçon et que j'étais vierge ― ce serait douloureux, les premières fois, jusqu'à ce que je m'habitue à l'accueillir...

Pas prêt. Pas encore. Il fallait d'abord que j'accepte la douleur ― mais je n'étais pas décidé à l'embrasser, même si elle était mon ticket vers les étoiles...

...ironie ! Souffrir pour jouir...

...quoique le mot souffrir était exagéré ― sans doute la douleur ne serait-elle qu'initiale, au moment où nous nous unirions...

...enfin, me semblait-il...

Je réprimai un soupir ― mon inexpérience me paraissait encore plus flagrante. Je chassai toutes ces pensées avant que je n'arrive à la triste conclusion que j'aurais besoin d'acheter un de ces livres qui expliquent comment satisfaire son homme en dix leçons...

Je ne remarquai qu'au dernier moment qu'Angel s'était redressé et glissait contre mon corps, m'invitant à m'allonger sur le lit.

― Rien qu'un baiser, quémanda-t-il contre mes lèvres...

...rien qu'un baiser...

Je les entrouvris, invitant sa langue à se glisser entre elles...

Pas de douleur ― rien que du plaisir ! Un doux et délicieux plaisir ! Je n'étais pas prêt pour davantage pour le moment...

...mais un jour ; un jour, me promis ― un jour, j'accepterais mon ticket pour les étoiles...

...il fallait seulement que je m'y prépare...

J'avais succombé à la tentation Morgan au moment où nos lèvres s'étaient effleurées la première fois. Je savais que plus jamais je ne serais le même. Notre premier baiser, même si chaste, avait bouleversé ma vie, mes choix, mes convictions...

J'avais trouvé l'Amour en la personne de Morgan Le Fay et je voulais crier au monde entier que nous nous aimions ; qu'il était l'homme de ma vie, l'homme de toutes mes éternités...

Je me détachai, comme toujours, à regrets de ses lèvres et plongeai mon regard empli de gravité dans celui de Morgan :

— Je ne veux pas faire chambre à part. Je veux m'endormir l'esprit en paix et me réveiller sans avoir peur que l'on nous découvre dans les bras l'un de l'autre, déclarai-je, solennellement.

"Si mes parents ne nous accepte pas comme un couple, nous n'avons rien à faire à Adsav... Ma place est à tes cotés. Je refuse d’être séparé de toi. Ni par une porte, un couloir ou la désapprobation des autres... Nous sommes ensemble. Nous resterons ensemble...", lui promis-je.

Boum boum !

Je m'étais fait à l'idée de devoir faire chambre à part même si Angel avait promis de venir me retrouver toutes les nuits ― mais ce n'aurait pas été la même chose qu'ici... où nous avions nos affaire, notre espace, et que nous partagions tout...

...dans cette chambre d'invité, Angel n'aurait pas été chez lui ; moi à peine davantage...

...il aurait apporté ses affaires pour le lendemain comme un simple visiteur du soir...

...mais si je partageais sa chambre...

...si ses parents me le permettait...

― boum boum ―

...je pourrais déposer mes valises dans sa chambre comme je l'avais fait ici...

...être réellement avec Angel...

...être... accepté ― accepté en tant que possible futur gendre et non seulement une amourette de lycée...

Futur gendre !

Me voyais=je déjà la bague au doigt alors que nous ne sortions ensemble que depuis récemment ? Je devais dire que cela me semblait déjà faire des années !

― Ensemble, répétai-je.

C'était le mot qui nous définissait le mieux ― ensemble.

« Hâte d'être chez toi..., soufflai-je. Hâte de faire la connaissance de tes parents... »

Hâte d'être accepté... je ferais tout pour.

J'aimais être allongé sur Morgan. Tant que j'en aurais oublié notre emploi du temps. Fallait-il déjà y aller ?

― Hâte d'être à ce soir... Hâte d'être à demain matin..., ponctuai-je, d'un dernier baiser avant de me remettre debout.

"Hâte de te présenter à mes parents", ajoutai-je, en tendant une main à Morgan pour l'aider à se redresser.

― Hâte d'être à ce soir..., répondit Angel en écho à mes mots, déposant un baiser trop chaste sur mes lèvres avant de se relever. Hâte d'être à demain matin... Hâte de te présenter à mes parents...

Je glissai ma main dans celle qu'il me tendait et le laissai me remettre debout. Je déposai, moi aussi, un baiser beaucoup trop chaste sur ses lèvres.

― Merci de m'avoir habillé... c'était... très agréable...

...plus qu'agréable...

« ...très sensuel... »

...mais je ne devais pas laisser déraper les choses ― nous avions assez tardé :

« Je crois que nous pouvons y aller... »