Une rentrée encadrée

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Pourquoi n'étais-je pas étonné par la moue douloureuse que l'elfe me faisait ?

― Désolé, Flute, lui dis-je, insensible à ses grands yeux verts et humide comme la mousse qui recouvre les rochers et le tronc des arbres de la forêt. Tu le recouvreras à la fin de l'année scolaire, d'accord ?

Apprenti Sorcier Messages : 22

― Bon, d'accord...

Ce n'etait pas tres important de toute facon. J'avais une copie exacte dans une des valise.

Je laissai l'homme, et partis avec le sac le plus legere qui avait un peu pres la meme taille que moi.

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Pas trop tôt ! Une fois la jeune fille rousse partie, Bobby soupira longuement, remettant de l'ordre dans ses papiers. Je fis un signe de tête à Morgan avant de franchir le mètre qui nous séparait du comptoir.

― Excusez-moi, lançai-je d'un ton que je voulais plutôt enjoué, nous venons vous voir au sujet des cartes. C'est ce que je vous ai demandé, il y a quelques instants, avant que vous ne partiez.

Si en plus des cartes, nous pouvions savoir ce qui était arrivé à la jeune fille, autant faire d'une pierre deux coups !

L'elfe partie, nous nous avançâme à notre tour vers M. Wolfe. Wynn, impatiente, parla la première :

― Excusez-moi, lança-t-elle d'un ton enjoué, nous venons vous voir au sujet des cartes. C'est ce que je vous ai demandé, il y a quelques instants, avant que vous ne partiez.

― Nous vous en saurions gré, ajoutai-je pour la forme.

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Je levai la tête, reconnaissant aussitôt la demoiselle au regard de la couleur des violettes ; elle était au bras d'un jeune homme, lequel avait abordé la jeune des Cendres quelques moments plus tôt.

― Vous l'êtes, répétai-je à la demoiselle.

Je m'emparai des parchemins et leurs tendis cartes et emploi du temps.

« Vos noms dans l'espace indiqué, et le tableau des horaires se remplira, commençai-je, le ton usé par la répétition. Les appartements des professeurs et du personnel, la salle des professeurs, ainsi que les cuisines sont interdites aux élèves. Prière d'éviter de monter sur les toits. »

Pour que ce soit clair...

Je claquai deux fois des doigts, et les malles de Flute qui encombraient le passage, tressaillirent l'une après l'autre, disparaissant avec un bruit sec.

« Si vous avez des bagages à faire monter dans vos chambres, c'est le moment... »

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Cet homme à tout faire était si professionnel qu'il semblait déjà lassé d'être ici... Sa voix était monotone, automatique, et il y mettait si peu d'enthousiasme que j'avais envie de lui suggérer de démissionner au plus vite.

― ... Prière de ne pas monter sur les toits, finit-il.

Monter sur les toits ? Qui aurait l'idée incongrue de faire cela ? A vrai dire, je n'aimais pas son ton. Nous étions le jour de la rentrée et déjà, le jeune homme ne mettait pas du sien. Nos domestiques - s'ils avaient eu ce comportement là - auraient depuis longtemps été punis... Surtout que hormis le fait qu'il ait couru partout depuis le début de la matinée, rien ne justifiait son humeur. Et quand bien même, nous n'étions pas obligés de la supporter. M. Wolfe claqua des doigts et le reste des valises de la jeune elfe disparurent, vers les dortoirs.

― Si vous avez des bagages à faire monter dans vos chambres, c'est le moment, ajouta-t-il sur le même ton.

Très bien... Puisque c'est comme ça...

― En effet, répondis-je sur un ton glacial, mes bagages sont là bas. Et j'imagine que pour M. Le Fay, c'est la même chose. Par contre, nous n'avons pas de sifflet, et ils ne viendront pas d'eux même...

Il allait devoir bouger, s'il voulait dessiner ses runes... D'habitude, je respecte les domestiques, seulement là, son comportement n'était en rien correct.

Wynn s'était raidi à mon bras, se montrant glaciale avec M. Wolfe ― apparemment, c'était une demoiselle à fort caractère ! Et je voyais que cela ne plaisait pas du tout à M. Wolfe : son regard s'était assombri, ses traits, durcis, les sourcils, froncés.

Un léger sourire affleura mes lèvres mais je ne fis aucun commentaire.

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― Usez d'un autre ton, Mademoiselle, prévins-je. Je ne suis ni votre valet ni sous vos ordres, et encore moins ici pour vous servir ― vous ne désirez tout de même pas commencer l'année avec une heure de retenue. Sachez par ailleurs qu'il n'y a aucun domestique à votre service au sein de cette école, et que ce genre de ton ne passera avec personne. Quant à faire venir vos affaires à l'aide de sifflets magiques, je tiens à vous dire que l'utilisation de la magie est strictement interdite en dehors des cours ― cela aussi est condamné par des heures de retenue.

Je jetai un regard vers le garçon ― ce Le Fay. Il m'observai d'un air calme et posé, mais son sourire avait quelque chose de provocateur. Aurais-je à les garder à l'œil, ces deux là ?

« Si cela est clair, nous pouvons aller voir vos bagages, à présent, » poursuivis-je, désignant le fond de la pièce d'un geste ample, là où les élèves avaient entassé leurs affaires.

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― Très bien, approuvai-je en soutenant le regard sombre et pénétrant de Bobby Wolfe.

Je n'ajoutai rien cependant, jugeant simplement que s'il nous manquait de respect, je ne voyais pas pourquoi je devais le faire. Morgan et moi suivîmes M. Wolfe vers l'endroit où les bagages était posés. Je reconnu ma malle, restée dans la même position que celle où je l'avais laissé, avec mon sac de voyage, mon ombrelle et mon chapeau. Je me saisis de ces trois derniers, laissant ma malle aux soins de l'homme à tout faire.

Les traits de Wynn se durcirent davantage, mais elle se contint.

― Très bien, fit-elle, défiant l'homme de son regard améthyste.

Un diamant brut de provocation ! J'ignorai qu'est-ce qui l'avait tout à coup incitée à se glacer, ni pour quelles raisons ― mais je jouais le jeu sans pour autant clairement me ranger de son côté : Wynn était trop agressive, manquant cruellement de finesse, et cela pourrait rapidement la desservir.

M. Wolfe marqua rapidement la malle de ma camarade de six petites runes. Je lui désignai alors mes affaires, à cinq pas de celles de Wynn.

― Voici mes coffres, lui dis-je.

L'homme y apposa six autres runes.

― Si ce sera tout, fit-il, sa voix également contenue.

Je le remerciai aimablement, ne me départant pas de mon sourire. M. Wolfe répondit d'un bref signe de tête puis repartit derrière sa table.

Je me tournai alors vers Wynn :

― Etincelle de mauvaise humeur ou désir de provocation ?

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― De la provocation ? répétai-je avec étonnement. Non, pas du tout. Seulement, j'apprécie quand on s'adresse à moi avec une voix claire, un ton et une attitude chaleureuse.

Je regardais le surveillant s'éloigner et se faire aborder par d'autres élèves.

« J'ignore pourquoi il est aussi sombre et aussi froid. Mais, toujours est il que nous n'avons pas à supporter son humeur. Son travail est de répondre à nos questions, de nous guider dans cette école, alors qu'il le fasse et bien ! On reproche souvent aux élèves d'être maussades et démotivés... Mais si le personnel n'y met pas du sien, comment voulez-vous ? Son ton et son attitude étaient d'une impolitesse... »

Je soupirai, et replaçai ma main sur le bras que Morgan me présentait de nouveau. Nos bagages devaient déjà être dans nos chambres respectives.

« Nous devrions peut-être rejoindre le dortoir, » proposai-je à Morgan en faisant un petit sourire.

― Laissez-moi deviner, lui dis-je nous amenant un instant vers les tableaux d'affichage afin de prendre connaissance de mon numéro de chambre.

Wynn étudia elle aussi le tableau.

« Vous n'avez eu jusqu'ici que des précepteur, et vous rejoignez une école de magie pour la première fois, » poursuivis-je.

Les élèves 'maussades' et 'blasés', cela ressemblait davantage à ceux n'ayant la chance de pouvoir interagir avec leurs pairs, que ceux fréquentant une école.

« Je crains de devoir vous contredire : le rôle de M. Wolfe n'est ici être agréable avec nous, il est là pour s'occuper du château, veiller à ce que tout marche ― avez-vous remarqué en arrivant qu'il s'était posté quelque peu en retrait, contrairement aux autres membres du personnel ? M'est avis qu'il n'était pas dans le hall pour nous accueillir mais repérer les nouvelles têtes. Quoi qu'il en soit, je ne vois pas ce que vous reprochez à son humeur... elle n'était certes pas gaie et enjouée, mais de là à la trouver sombre et froide...! Vous devez être fatiguée par le trajet et davantage sensible. »

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Je ne pus me retenir de rire.

― En effet, approuvai-je. Je n'avais jamais été dans une école auparavant. C'est ma mère surtout qui m'a instruite, ainsi que les autres membres de ma famille. Mais, c'est un système qui me convenait jusqu'à présent. J'ai toujours bien travaillé et jamais je ne me suis plainte de quoi que ce soit.

Morgan scrutait la liste, cherchant son nom.

« Et puis, continuai-je, c'est vrai que le voyage à été long et fatiguant... »

En vérité, j'avais été nerveuse. Le fait de ne pas savoir où j'allais vivre pendant un an ne me rassurait pas. Surtout que je savais que c'était ma dernière chance...

"...
447 : Akavir - Le Fay, Morgan
..."

Je me tournai vers ma camarade :

― Quatre cent quarante-sept ! fis-je, le ton victorieux.

Wynn me sourit et nous nous mîmes en marche.

« J'ai également eu des précepteurs, avouai-je en même temps que nous passions par la galerie des miroirs pour atteindre les escaliers de la tour arrière. Ce n'est qu'à l'âge de quatorze ans que Lord Witherby m'inscrivit à Wesminster School, mes précepteurs ne revenant m'enseigner que lors de vacances. »

Arrivés à la tour, nous entamâmes la montée sans nous presser.

« J'ai toujours apprécié les cours de mes précepteurs, mais l'école m'a permis de me situer par rapport à mes pairs et d'aiguiser mon sens de la compétition ! J'espère que ce système vous plaira à vous aussi ! »

Suivez Morgan et Wynn jusqu'au foyer !

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