Première rencontre avec les écrits

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Cette école était magnifique et, à l'instant même où j'eus posé mon regard sur elle, je ne pouvais m'empêcher de penser à sa bibliothèque. Je voulais la voir. Tout de suite ! Mais il fallait que je me calme, que je range mes affaires et peut-être faire un tour du domaine afin de m'apprivoiser les lieux. Je me rendis donc, sans demander de l'aide et en me perdant dans ce labyrinthe de couloirs, aux dortoirs. Malgré toute ma bonne volonté, je déposai simplement ma valise sur un lit qui me sembla inoccupé et je partis immédiatement en direction de la bibliothèque. Alors que je voulais croiser quelqu'un susceptible de m'aider à trouver le chemin, je n'ai rencontré personne...

Je commençais à m’énerver quand je suis arrivée face à un escalier et j'ai senti que c'était en bas que ce trouvait mon Graal. Je ne sais pourquoi les bibliothèques, pièces ennuyeuses,trop calmes et sans intérêt pour certains, était pour moi un endroit sans égal, où je ressentais des vibrations que je ne peux expliquer.
Je descendis les escaliers qui me semblaient interminables et, après avoir ouvert une porte sans doute très ancienne, je restai plantée là, devant ces centaines, ces milliers d'ouvrage. La bibliothèque surpassait mon imagination : elle était plus grande, plus belle et dégageait quelque chose de plus fort que toutes celles que j'eus déjà visitées.

Je fis quelques pas et constatai que personne, du moins dans mon champ de vision, n'était présent. Je savais déjà que je passerai mon après-midi ici.

Les récit d'aventures étaient mes favoris. J'en attrapai un, me mis assise à une table et partis pour de nombreuses heures de délicieuse lecture...

Attention, Hollyane ! Nous avons une prezi sur la page d'accueil qui présente une visite guidée du château ! Tu y verras une carte de chaque étage avec, en prime, des images pour tout illustrer ! Nous essayons de jouer tous en cohérence les uns avec les autres !

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Je devais depuis longtemps déjà passer à la bibliothèque. Il me fallait rendre un livre d'herbologie que j'avais emprunté pour un devoir. Et, en plus, j'avais idée de prendre un roman pour me détendre : je commençais à en avoir assez de lire au sujet la Magie. Je voulais un vrai roman.

Je n'étais encore jamais venue dans cette section de la bibliothèque et j'avais l'impression de me retrouver au début du mois de Septembre, découvrant la bibliothèque. Je m'en souvenais encore : j'y avais croisé Cléophée.
Un roman de Zola, pourquoi pas ? Je n'avais pas encore lu Au bonheur des Dames ou bien, la bibliothèque avait elle déjà le dernière roman de Ken Follet ?

C'est alors que j'aperçus une fille que je n'avais encore jamais vu. Elle devait sûrement être en première année car elle paressait avoir mon âge, à peu près. Elle avait les cheveux gris, mais cela ne m'étonna guère : Cléophée m'avait, sur ce point, désensibilisée !
Elle lisait un livre et semblait captivée, tournant les pages avec des doigts presque fébriles. Je souris, reconnaissant là une lectrice compulsive.

Y... Z...
Ah ! Zola, te voilà.
Pot Bouille, Germinal,L'Oeuvre, La Fortune des Rougon- Macquart - ça arrivait aux autres élèves de ranger les livres par ordre alphabétique ?
Je trouvai enfin mon roman et restai là, agenouillé à lire le premier paragraphe. Zola n'était pas le plus optimiste des écrivains, mais il avait un façon bien à lui d'écrire ; et c'était ce que j'admirais chez lui.

Je me relevai et décidai d'aller voir la jeune fille. Nouvelle, elle était sûrement venue dans la bibliothèque pour passer le temps. Aussi, lui parler permettrait de briser la glace.

- Bonjour, lui dis-je doucement pour ne pas la surprendre, je ne t'ai encore jamais vu ici - tu viens d'arriver ?

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Ah...Voltaire !
Je ne connais pas d'auteur plus conscient que lui de la société dans laquelle il vivait. J'aimais la façon dont il la décrivait dans ses romans et les critiques du pouvoir royal qui en ressortaient...
Zadig ou la Destinée était de loin l'oeuvre que je lui préférais. Je l'avais lu des dizaines de fois (si ce n'est plus). J'adorais ce conte philosophique retraçant les aventures d'un jeune homme frappé d'injustice, c'est pourquoi je le relisais ici, à l'école de Brocéliande, peut-être pour tenter de trouver mes marques...

Je fus sur le point d'entamer le chapitre 5 lorsqu'une jeune femme vint m'interrompre.

« -Bonjour, je ne t'ai jamais vu ici, tu viens d'arriver ? M'a t'elle dit. »

J'étais surprise que quelqu'un vienne m'adresser la parole spontanément, ça ne m'est pas arrivé très souvent.
Elle devait être une élève. Je la trouvais jolie avec ses longs cheveux bruns. Je me suis dit que j'avais peut-être l'occasion de me faire une amie ici.

« -Heu...oui, lui ai-je répondu, j'ai vu que j'étais dans une chambre avec Ambre Centaurée je crois, j'ai juste déposé mon sac sur mon lit et je suis venue ici. J'adore les bibliothèques !»

Pourquoi je lui ai dit ça ? Elle s'en fiche bon sang ! C'est comme ça qu'on voit que je suis mal-à-l'aise en société...

« -Hum...Et toi ? Tu es ici depuis longtemps ? Ah ! Et je vois que tu aimes Zola ! Moi aussi j'aime beaucoup. »

Mouais...J'aurais pu faire mieux...

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La jeune fille releva la tête et parut étonnée. J'eus une pointe de regret : je n'aurai peut-être pas dû la déranger ; elle était tranquille, après tout...
Pourtant, c'est avec entrain qu'elle me répondit :

- Heu...oui. J'ai vu que j'étais dans une chambre avec Ambre Centaurée je crois, j'ai juste déposé mon sac sur mon lit et je suis venue ici. J'adore les bibliothèques !

Je lui souris. J'aimais aussi les bibliothèques pour leur tranquillité et le silence qu'elles offraient. Et surtout, elles contenaient des centaines d'ouvrages - certains rares, même !
J'allais lui dire que je ne connaissais Ambre Centaurée que de vue - on partageait les cours ensemble - mais que je ne lui avais jamais adressé la parole, lorsqu'elle reprit :

- Hum...Et toi ? Tu es ici depuis longtemps ? Ah ! Et je vois que tu aimes Zola ! Moi aussi j'aime beaucoup.

Je ne pus m'empêcher de rire : elle était un vrai moulin à paroles - pire que moi ! - posant une question sans en attendre vraiment la réponse.

- Et bien, fis-je, je suis en première année et je suis arrivée en Septembre, pour la rentrée. Et, je suis ravie de voir que tu aimes Zola ! J'ai l'habitude d'entendre les autres le descendre, alors... Et toi, que lis-tu ?

Dis moi ce que tu lis, je te dirais qui tu es - par moment, je trouvais cette phrase vraie.

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Elle a ri après mes paroles. C'était peut-être un bon point; au moins, elle n'était pas partie en courant.

"- Et bien, m'a t'elle dit ensuite, je suis en première année et je suis arrivée en Septembre, pour la rentrée. Et, je suis ravie de voir que tu aimes Zola ! J'ai l'habitude d'entendre les autres le descendre, alors... Et toi, que lis-tu ?"

J'étais ravie qu'on se trouve des points communs ! Même si pour l'instant, ce n'était pas grand-chose, c'était la première fois que j'arrivais à entrer en relation avec quelqu'un d'autre, surtout de mon âge ! Mon enthousiasme prenait le dessus sur mon stress d'avoir à parler à quelqu'un et je me dis qu'il fallait que je reste moi-même.

"-Ce que je lis ? Eh bien, mes auteurs favoris sont Molière, Baudelaire et Voltaire. J'aime aussi beaucoup Hugo. Et tellement d'autres...J'imagine que je vais m'éclater dans cette endroit de l'école et trouver de nouveaux auteurs que je ne connaissais pas. Et toi ?"

Je lui fis en même temps un geste l'invitant à s'asseoir en face de moi. Devant la bavarde que j'étais, je n'allais pas la laisser debout.
Je l'observais aussi. Elle avait l'air amicale, d'une personne à qui l'on peut facilement parler sans crainte de jugement ou de reproche. En fait...quelqu'un de gentil - Oui, c'est le bon mot. Et aussi étrange que cela puisse paraître, j'aimais beaucoup son nez. J'ai toujours eu des complexes sur le mien que je trouve trop gros et trop droit; le sien était parfait.

"-Au fait, je ne t'ai même pas demandé ton nom. Moi, c'est Hollyane."

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- Ce que je lis ? Répéta-t-elle.Eh bien, mes auteurs favoris sont Molière, Baudelaire et Voltaire. J'aime aussi beaucoup Hugo. Et tellement d'autres...J'imagine que je vais m'éclater dans cette endroit de l'école et trouver de nouveaux auteurs que je ne connaissais pas. Et toi ?

J'avais l'impression de me retrouver noyée sous un flot de parole et me demandai quand est-ce qu'elle prenait le temps de respirer. Elle m'invita à m’asseoir en face d'elle, dans un fauteuil en velours brodé - qui me rappelait d'ailleurs le fauteuil sur laquelle ma mère s'asseyait lorsqu'elle travaillait à son bureau.

J'allais lui répondre qui je lisais ; j'avais d'ailleurs commencé un geste pour parler lorsque je fut interrompue :
- Au fait, je ne t'ai même pas demandé ton nom. Moi, c'est Hollyane.

J'esquissai un sourire :
- C'est vrai, j'aurais dû commencer par cela... Je suis Wynn Faolan. Tu es du coin ? Hollyane n'est pas un prénom très courant.

A vrai dire, c'était la première Hollyane que je rencontrai. je trouvai cette jeune fille peu commune : d'abord ses cheveux gris, puis son nom, puis son incroyable capacité à produire des paroles. Même Olympia, qui parlait bien et beaucoup, n'atteignait pas cette capacité !

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"- C'est vrai, j'aurais dû commencer par cela... Je suis Wynn Faolan. Tu es du coin ? Hollyane n'est pas un prénom très courant." M'a t'elle répondu, un sourire aux lèvres.

Je voyais bien que je la saoulait de paroles...Mais j'appréciais sa réaction, elle se contentait de sourire gentillement, c'était agréable et très sympa. Cette situation me fit sourire aussi : elle m'a vu, a dû me trouver un peu timide et elle ne se doutait pas quand venant me dire bonjour, elle allait se retrouver coincée avec cette bavarde que j'étais !
Elle se nommait Wynn Faolan donc. Son prénom est encore plus original que le mien, il me faisait penser à l'acteur Ed Wynn que j'aimais beaucoup.
Je commençais vraiment à apprécier cette conversation et je me sentis un peu plus naturelle. J'avais envie de répondre à sa question en lui racontant mon histoire mais il fallait absolument que j'arrête de parler !

"-Mon prénom me vient de Lorraine, c'est le même que ma grand-mère. Sinon, mes parents n'habitent pas loin d'ici. En fait, je suis venue à pied. Et toi, tu viens de loin ? lui répondis-je."

Plus je l'observais, plus je me dis qu'elle était sûrement bretonne ! Pas du tout si ça se trouve, mais elle avait cette façon d'être et de parler qui me rappelait cette belle région. Je ne pense pas qu'elle venait de très loin.

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- Mon prénom me vient de Lorraine, c'est le même que ma grand-mère. Sinon, mes parents n'habitent pas loin d'ici. En fait, je suis venue à pied. Et toi, tu viens de loin ?

De Lorraine ?

- Tu viens de loin, ma Doue ! Pour ma part, je n'habite qu'à deux heures d'ici - de l'autre côté de la Bretagne.

Inutile de rajouter plus de détails - le domaine des Faolan n'était pas très connu.
Hollyane avait refermé son livre, un doigt marquant sa page, pour se concentrer sur la conversation. Je voyais ses yeux pétiller - elle appréciait réellement notre discussion et cela faisait plaisir à voir. C'était une personne sympathique et qui mettait facilement à l'aise. Je ne doutais pas qu'elle n'aurait aucun mal à se faire des amis !

- Je peux te poser une question, demandai-je ?

Ce n'était pas parce qu'elle était à l'aise que je pouvais tout me permettre - discrétion oblige !

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"- Tu viens de loin, ma Doue ! Pour ma part, je n'habite qu'à deux heures d'ici - de l'autre côté de la Bretagne."

Une bretonne, j'en étais sûre ! Heureusement pour moi, j'avais une amie également bretonne qui m'avais appris des expressions lorsque je suis arrivée ici avec mes parents. Sinon, jamais je n'aurais compris celle que Wynn venait de dire : "ma Doue". Je n'en étais pas certaine mais il me semblait que ça voulait dire "mon dieu" ou quelque chose comme ça. J'aimais les expressions bretonne. Elles étaient souvent plus poétiques et mystérieuses que les Lorraines, qui n'ont pas vraiment de "classe"...
Elle n'habitait pas très loin donc. C'est drôle, on aurait pu se connaître à l'extérieur mais je n'avais jamais entendu parler de quelqu'un du nom de Faolan.
Pour mieux savourer cette conversation, je refermai mon livre. Hé oui Zadig, tu attendras.
Alors que j'allais lui demander comment se passaient les cours ici, elle me demanda :

"-Je peux te poser une question ?"

C'est là que j'ai remarqué qu'elle était très polie ! Même si elle voyait bien que je me sentais de plus en plus à l'aise avec elle, elle ne se permettait pas tout.

"-Oui, vas-y ! Lui répondis-je donc."

J'étais curieuse de savoir ce qu'elle voulait me demander.

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J'inclinai la tête avec un léger sourire avant de poser ma question :

- Si tu n'habites pas loin, pourquoi as-tu une chambre à l'Ecole ?

Question idiote, infime, mais qui avait attiré mon attention. d'un geste de la main, je ramenai mes cheveux derrière mon épaule - je les sentais le long de mon cou, et, cette fois-ci, ils me dérangeaient.

A vrai dire, comme lorsque je rencontrai de nouvelles personnes, j'éprouvais toujours de la curiosité - surtout lorsque la personne en question était aimable.

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"-Si tu n'habites pas loin, pourquoi as-tu une chambre à l'Ecole ? m'a t'elle demandé."

Oui, je n'y avais pas pensé, c'est vrai que j'aurais dû préciser.
En me posant cette question, elle a jeté d'un geste de la main ses cheveux derrière son épaule. Ils sont vraiment magnifiques. Il est vrai que j'étais quelqu'un de facilement impressionnable et j'étais admirative d'un rien. Mais j'adorais ses longs cheveux bruns. Les miens sont gris depuis toujours, je m'y suis faite et je ne me les colore pas pour garder cette petite originalité. Malgré tout, j'ai toujours rêvé secrètement d'avoir des cheveux bruns ou noirs; selon moi, ces deux couleurs font plus ressortir la couleur des yeux que n'importe lesquelles.

"-J'ai décidé de prendre une chambre ici parce que je déteste mes parents, lui répondis-je. On vient juste de se rencontrer et je te dis ça. Tu vas me prendre pour une sans-coeur ou une ingrate mais mon frère est mort il n'y a pas longtemps et ils n'ont eu aucune réaction. Je ne veux pas me victimiser mais on va dire que je n'ai plus de famille depuis cet évènement. Tu as de la famille toi ?"

J'avais peur de l'avoir refroidi d'un coup avec ce que je venais de dire. J'appréhendais sa réaction en fait, il faut dire que c'était la première fois que j'en parlais à quelqu'un. J'étais curieuse de savoir si elle avait de la famille.

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J'avais, malgré moi, touché à la corde sensible...

- J'ai décidé de prendre une chambre ici parce que je déteste mes parents, m'informa Hollyane. On vient juste de se rencontrer et je te dis ça. Tu vas me prendre pour une sans-coeur ou une ingrate mais mon frère est mort il n'y a pas longtemps et ils n'ont eu aucune réaction. Je ne veux pas me victimiser mais on va dire que je n'ai plus de famille depuis cet évènement.

Décidément, elle me faisait beaucoup penser à Cléophée. Je notai dans ma tête de les présenter dès que l'occasion surgirait.
Tandis quelle disait cela, un voile de tristesse passa dans son regard. Perdre quelqu'un de sa famille était une chose. Perdre tout sa famille en était une autre. J'allais esquisser un geste réconfortant lorsqu'elle me demanda :

- Tu as de la famille toi ?

Je hochai la tête :
- Oui, j'ai deux petits frères : Bran et Gweltaz. Avec eux, je ne m'ennuis jamais.

Je préférai cependant ne pas m'étendre sur le sujet - pas après la révélation qu'elle m'avait faite. J'allais lui faire remarquer qu'il me fallait rentrer dans ma chambre pour travailler quand un mal de tête surgit. Puissant. Je fermai les yeux, ma main se crispant sur mon livre.

Douleur.

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"-Oui, j'ai deux petits frères : Bran et Gweltaz. Avec eux, je ne m'ennuie jamais. "

Elle a eu l'air un peu gênée en me disant cela, c'est vrai que j'y suis allée un peu fort en parlant de la partie la plus noire de ma vie alors que l'on vient seulement de se rencontrer. Bran et Gweltaz...Quels beaux prénoms ! J'adore !
J'étais sur le point de le lui dire quand elle se contracta d'un coup. Je l'ai vu plisser puis fermer les yeux. Sa main s'est crispée sur son livre. Elle transpirait. Elle avait l'air de souffrir violemment. Je ne savais pas trop quoi faire.

"-Ça va ? Qu'est-ce que tu as ? Lui ai-je demandé. Tu veux que je...Attend."

J'ai sorti de mon sac ma bouteille d'eau, un paquet de mouchoir et ma boîte d'aspirine (que je ne quitte jamais). J'ai mouillé quelques mouchoirs.

"-Tu as l'air d'avoir de la fièvre. Tiens, essaie de mettre ça sur ton front."

Puis je lui ai sorti une aspirine que j'ai déposé à côté de la bouteille et je lui ai approché le tout. J'avais l'impression que ce que je venais de faire était un peu ridicule et maladroit. Elle est restée les yeux fermés un moment, comme s'il elle se concentrait pour faire partir la douleur. La pauvre. Elle me faisait mal au coeur. Je ne savais pas vraiment si je devais rester ou partir...Je me suis levée en faisant attention de ne pas faire de bruit sur le parquet et je lui ai dit :

"-Je te laisse un peu tranquille."

J'ai ramassé mon sac et je me suis dirigée vers la porte.

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- Ça va ? Qu'est-ce que tu as ? s'inquiéta Hollyane. Tu veux que je...Attend.

Aveuglée par la douleur, j'entendis seulement qu'elle farfouillait dans son sac puis attendit. Le sang me battait aux temps, imitant le rythme désordonné d'un tambour qui résonnait dans ma tête. Affreux.

- Tu as l'air d'avoir de la fièvre, me dit ma camarade. Tiens, essaie de mettre ça sur ton front.

Elle me donna ce que j'identifiai être des mouchoirs imbibés d'eau. J'avais chaud, mais je savais que ce n'était pas de la fièvre : je ne me sentais pas engourdie. Je la remerciai cependant car la fraîcheur des mouchoirs sur mon front rendirent plus claires mes idées. Je gardai pourtant les yeux fermés.

- Je te laisse un peu tranquille.

Il valait mieux, en effet, je devais faire affreusement pitié et je ne tenais pas à lui imposer cela. Je me morigénai : géniale comme rencontre ! Quelle image Hollyane allait-elle garder de moi ?

Je l'entendis s'éloigner et attendis un peu.
Tout cela allait bien finir par passer. J'ouvris les yeux, aperçu la bouteille d'eau et le cachet d'aspirine. Je souris, mes yeux embués par la douleur.
Hollyane.

"Adorable", pensai-je.

Je ramassai le tout et me levai : Mon mal de tête était trop terrible - je préférai aller à l'infirmerie.

Laissant le roman de Zola derrière moi, je marchai précautionneusement parmi les rayonnages de la bibliothèque, mon sac dans une main et mes mouchoirs dans l'autre, jusqu'à la sortie donnant sur le hall des armures.

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