Première nuit

Fragrance d'herbes fraîches aux notes fleuries : j'étais dans les bras d'Angel, dos à son torse, entre ses jambes, sur le lit, sa main sur ma main, posées sur son genou, nos doigts entrelacés, ma tête sur son épaule...

Nous avions rapidement regagné sa chambre après nous être brièvement arrêtés au réfectoire et, à l'abris des regards, nous avions passé les dernières heures à parler, à nous embrasser, à parler, à nous caresser, à parler et encore à parler ! Jamais je ne m'étais senti comme je me sentais avec Angel : merveilleusement, parfaitement heureux. Trop heureux pour désirer repartir dormir dans ma propre chambre malgré les onze heures qui approchaient ; alors...

― Angel...? demandai-je doucement. Est-ce que je peux dormir ici, ce soir, avec toi...?

Un regard vers mon réveil m'informa de l'heure déjà tardive. Autant les heures de cours m'avaient paru ne jamais vouloir finir, autant depuis que nous avions regagné ma chambre après dîner ... je n'avais pas vu le temps filer. Tout comme la veille ... occupés que nous avions été à nous délecter de la présence de l'autre.

― Ce soir ... demain ... après-demain ... à chaque fois que tu en ressentiras l'envie, Morgan, répondis-je dans un souffle.

Je resserrai mes doigts autour des siens, heureux qu'il veuille réitérer l'expérience. Je ne pu m’empêcher de l'interroger :

"Avec moi, dans ma chambre ou avec moi, dans mes bras ?" le taquinai-je en souriant "Car ce n'est pas vraiment la même chose, tu sais !"

Je glissai ma main sur la nuque d'Angel, le forçant avec délicatesse à baisser la tête, à rapprocher nos lèvres :

― Ici, fis-je avant de déposer un chaste baiser sur sa bouche. Avec toi ― encore un baiser ― dans tes bras ― et un autre ― tous les soirs ― et un autre ! J'arrive..., finis-je doucement, presque douloureusement, triste de devoir me détacher de mon boyfriend ― un mot qui faisait siffler gaiement le colibri dans mon coeur !

« Je vais chercher mes affaires pour la nuit, ajoutai-je en même temps que je me rechaussais. Ce sera rapide... »

Ou le croyais-je ― mais lorsque je regagnai sa chambre, Angel s'était déjà changé, portant à présent un débardeur noir et un short gris, coupé au genou...

― Tu es... magnifique, dis-je sans réfléchir.

Quoi qu'Angel portait, il avait toujours l'air splendide. Je n'avais qu'un regret : ne pas l'avoir observé s'habiller... se déshabiller !

« Ce soir, tu regardes, » déclarai-je tout à coup, badin, rivant mes prunelles au caramel de ses yeux, le défiant de ne pas baisser le regard alors que je commençai à défaire les boutons de ma chemise. Pourrait-il garder ses yeux dans les miens ou céderait-il à la tentation...?

A peine Morgan avait-il passé ma porte, que je me dépêchais de me déshabiller afin d"enfiler un vieux short et un débardeur. Je ne pouvais pas dormir en boxer et comme je n'avais rien prévu pour mes nuits, cette tenue serait parfaite ... Alors que je venais juste de reprendre place au bord de mon lit, Morgan fit irruption dans ma chambre. Ses yeux me dévisageaient de cette lueur qui me mettait toujours si mal à l'aise, mais je me retins de rougir.

― Tu es... magnifique lâcha-t-il soudain, me laissant flatté mais tout autant gêné de le savoir si "éloquent" ... Ce soir, tu regardes, me provoqua-t-il - une nouvelle fois ...! - en imbriquant nos regards, ses doigts ouvrant déjà les premiers boutons de sa chemise ...

... Et de s'enflammer, mes joues ont commencé ... mais je ne voulais pas le laisser deviner mon trouble alors je misais sur l'effet de surprise :

― Et si je dis non ? déclarai-je en me levant, m'approchant jusqu'à presque le toucher. Ma chambre, mes règles du jeu, murmurai-je contre sa bouche, avant d'écarter ses mains de sa boutonnière, reprenant le jeu où ses doigts l'avaient arrêté ...

Il fallait vraiment que j'apprenne à dominer mes émotions sinon je ne tiendrais pas la route avec un Morgan bien décidé à me rendre chèvre ...

Ma chambre, mes règles... Mon coeur accéléra, le colibri ne sachant s'il devait siffler ou s'envoler : Angel était là, devant moi, ses lèvres caressant les miennes, ses mains défaisant les boutons à ma place...

...il avait pris le contrôle, tout contrôle, et je ne savais si cela me plaisait ou si je devais paniquer.

― Be gentle, demandai-je, effleurant ses lèvres si douces, mes mains sur ses hanches...

C'était tout ce que je désirais, au fond : tendresse et délicatesse pour ne pas effrayer l'oiseau qui habitait mon coeur.

― Toujours ... soufflai-je avant de fondre aussi tendrement que possible sur ses lèvres.

Nous venions de passer toute la soirée à parler et à nous embrasser ... pourtant, je réalisais que j'étais tellement accro à ses lèvres, à leur douceur, à l'alchimie qui opérait dès qu'elles se posaient sur les miennes, que j'étais persuadé que jamais je ne m'en rassasierais.

Sur l'instant, j'oubliai totalement que je m'étais levé pour l'aider à se déshabiller ... Seules importaient les caresses de nos lèvres et celles de mes doigts qui glissaient sans retenue sur son torse imberbe. Puis, sans réfléchir, mes mains remontèrent jusque ses épaules et poussèrent le tissu en arrière, lequel retomba sur ses avant-bras. Sans cesser de jouer avec sa bouche, j'attrapai ses mains qui n'avaient pas bougé de mes hanches et les repoussai, permettant à la chemise de se libérer.

"Ma chambre ..." murmurai-je, le souffle court, en rendant leur liberté à ses lèvres. "Mes règles ... dont celle qui stipule qu'il est interdit de me provoquer ..."

― Toujours, souffla tendrement Angel avant de fondre sur mes lèvres avec la plus grande délicatesse.

Je n'étais plus qu'une marionnette, une poupée sous des doigts, esclave de ses désirs, de ses caprices ― dès qu'il m'embrassait, me caressait, grisait mes sens de ses effleurements, je n'étais plus maître de mon propre corps : Angel aurait pu me coucher sous lui, je n'aurais probablement pas protesté, accro que j'étais ! Tout pour être ivre de son contact, drogué au parfum d'herbes fraîches !

« Ma chambre..., répéta-t-il au bout d'un moment, ses lèvres caressant les miennes. Mes règles... dont celle qui stipule qu'il est interdit de me provoquer... »

Je me serrai tout près de lui, hanche contre hanche, mes mains se glissant sous son débardeur.

― Ta chambre..., exhalai-je tout bas, tes règles...

Mes mains remontèrent doucement sur son torse, traçant les sillons de ses muscles saillants, mes lèvres collées aux siennes.

« Et que fais-tu à ceux qui les enfreignent...? »

Morgan ou la provocation de l'interdit ...

Je saisi doucement ses mains qui s'insinuaient dangereusement sous mon débardeur et tout en apposant de légers baisers sur ses lèvres, répondit à sa provocation :

― Je les renvoie gentiment dormir dans leur propre lit, m'amusai-je à le taquiner.

Il allait vraiment falloir instaurer des règles ...et s'y plier ...

― Tu me mettrais à la porte sans hésiter ? fis-je semblant de me vexer, mes lèvres cherchant les siennes alors qu'il arrêtait mes mains, les entravant dans une étreinte trop empreinte de délicatesse pour générer en moi un sentiment de panique. I'll be a good boy, promis-je. A very good boy.

Mes lèvres effleurant encore les siennes, je m'immobilisai pour le laisser terminer de me déshabiller, redevenant une poupée sous ses doigts.

Je ne pu m’empêcher de sourire. Morgan avait vraiment réponse à tout quand il était en mode "provoc'". Et moi, j'allais devoir apprendre à vivre avec ce coté de sa personnalité ou trouver les réparties adéquates.

― A very good boy ? répétai-je contre ses lèvres, lesquelles semblaient bien décidé à ne pas s'éloigner des miennes de plus de quelques millimètres.

"Alors ..., je déposai, tout comme lui l'avait fait plus tôt, un baiser sur ses lèvres avant de poursuivre : prouve-moi que tu es capable de te déshabiller seul ... - nouveau baiser - sans me provoquer ... - dernier baiser, plus appuyé - et je te laisserais peut-être dormir dans mes bras," susurrai-je avant de me reculer et de m'allonger sur mon lit, bras croisés derrière ma tête, un sourire radieux au visage.

Angel 1 - Morgan 0

J'étais si choqué que je restai un moment interdit ― me déshabiller seul, sans le provoquer... sans s'amuser ?

Angel, de son côté, s'était rallongé, bras croisés sous sa tête, ses prunelles au plafond, un sourire radieux sur ses lèvres...

...et moi, délaissé, abandonné !

Je ne m'avouai pourtant pas vaincu : doucement, je m'approchai, m'assis près de lui.

― Close your eyes, chuchotai-je en posant délicatement ma main sur ses paupières. Don't cheat..., ajoutai-je en effleurant ses lèvres.

Sa chambre, ses règles, et si je devais m'y plier, lui aussi !

Restant assis sur le lit, je finis ce qu'il avait commencé, prenant tout mon temps. Angel rouvrirait-il les yeux ? Céderait-il à la tentation pour me voir dévêtu ? En tout cas, il ne se départit pas de son sourire, pas un instant. M'observait-il à travers des paupières mis-closes seulement ?

― Est-ce que tu triches ? m'enquis-je lorsque j'eus fini de m'habiller de mon pyjama de soie charbon, approchant mes lèvres des siennes...

...pour en avoir le coeur net.

Morgan resta un instant sans bouger et sans piper mot. Je continuai à fixer le plafond, toujours aussi souriant, tandis qu'il prenait place à mes cotés, sur le rebord du lit, et se penchait vers moi :

― Close your eyes, chuchota-t-il en posant délicatement sa main sur mes paupières. Don't cheat... ajouta-t-il d'une caresse sur mes lèvres.

Contrairement à lui, je n'avais pas l'intention de déroger à mes propres règles ! Autant le laisser me provoquer sans chercher à l'en dissuader ... Mais pour notre salut à tout deux et malgré la peur que j'avais pu lui inspirer hier ... Morgan ne semblait pas se rendre compte des risques ...

Je jouais donc son jeu, paupières closes, sans jamais tricher ... Imaginant chacun de ses mouvements selon les bruits du tissus qui glissait sur son corps et les ondulations du matelas.

― Est-ce que tu triches ? s'enquit Morgan, son souffle caressant mes lèvres, après un temps qui me paru durer une éternité.

Avait-il, exprès, ralentit au possible sa séance de déshabillage espérant ainsi me prendre sur le fait à l'observer du coin de l'oeil ?

― Non ... je ne triche pas, répondis-je amusé. Je n'ai qu'à fermer les yeux pour me souvenir de toi ... à moitié-nu, le taquinai-je sans toutefois rouvrir les yeux.

― Non..., démentit Angel, amusé, je ne triche pas. Je n'ai qu'à fermer les yeux pour me souvenir de toi... à moitié-nu !

Hnnn !

Il me provoquait ! Ehontément !

Sa chambre, ses règles ? Je voyais qu'elles ne s'appliquaient qu'aux autres !

― N'aurait-il pas été mieux d'observer au lieu de se rappeler ? m'enquis-je d'une voix suave, m'allongeant doucement, sensuellement sur lui, caressant par là sa peau exposée de la soie de mon pyjama. Ce n'est pas grave si tu préfères garder les yeux fermés, ajoutai-je langoureusement. J'en profiterai pour graver ton corps tout entier dans ma mémoire à ma façon, murmurai-je, embrassant ses paupières l'une après l'autre.

― N'aurait-il pas été mieux d'observer au lieu de se rappeler ? m'interrogea sensuellement Morgan en s'allongeant, sans précipitation aucune, de tout son corps contre moi.

Angel, il va falloir que tu apprennes à réfléchir avant de parler, me fis-je la remarque en même temps que mon démon de petit ami poursuivait toujours aussi provocant :

"Ce n'est pas grave si tu préfères garder les yeux fermés. J'en profiterai pour graver ton corps tout entier dans ma mémoire à ma façon." m'informat-il suavement en aposant un baiser sur mes paupières closes.

Avait-il vraiment l'intention de faire ce à quoi je pensais ?

― Ne l'as-tu pas déjà gravé ? demandai-je innocemment en les rouvrant. Moi qui pensais que tu le connaissais par coeur, vu le nombre de fois où je t'ai surpris à me déshabiller du regard ... pour ne pas dire me manger des yeux ...

Pas plus tard qu'il y a quelques minutes, pensai-je me rappelant de son "Tu es... magnifique" - lequel m'avait laissé rougissant comme toujours.

Sidéré, je restais interdit, dévisagé par les prunelles étincelantes d'Angel, lequel paraissait très amusé. Sentant mes joues se colorer, je me laissai alors rouler de côté ― côté coeur ― mes jambes demeurant toutefois entrelacées aux siennes.

― Je ne te déshabille pas, protestai-je faiblement, les yeux rivés au plafond.

Avais-je été si peu discret ? Était-ce ma faute s'il était si beau ?

« J'apprécie seulement la vision que tu m'offres, » me défendis-je, gardant une voix posée.

Ce qui, au demeurant, était vrai.

« Et je ne peux graver quelque chose que je n'ai jamais contemplé, » ajoutai-je ― c'était à peine s'il m'avait laissé l'admirer la veille...

...contrairement à Camélia, à qui il a fait l'amour, me souffla une petite voix au creux de l'oreille.

Je fermai les yeux. En me parlant d'elle, Olympia avait comme apporté vie à l'ex d'Angel et, même si je reléguais au fond de mon esprit l'image d'une paysanne à la plastique irréprochable ― nécessairement, si cette chère Oly en était jalouse ― j'éprouvais, moi aussi, une certaine... jalousie... je devais me l'avouer.

Jalousie mal placée, me dis-je, me rappelant qu'Angel avait cassé avec elle pour être avec moi...

...quelque chose qui me faisait aussi un peu peur : et s'il cassait avec moi pour être avec un autre ? Ou une autre ? Ou repartir avec elle !

God ! Pourquoi m'affligeai-je de telles pensées ? Je me découvrais tout à coup une nature de jaloux, ce qui était si déstabilisant !

Angel est avec toi, Morgan, alors arrête, me morigénai-je. Il était têtu, certes, préférant pendant un temps me faire payer le désir qu'il éprouvait à mon égard au lieu de s'y abandonner ! Mais à présent qu'il l'avait accepté, il était avec moi tendre et prévenant, un brin sauvage dans ses baisers, et très (voire trop) taquin ; et puis, il ne m'avait pas repoussé lorsqu'il avait découvert mes tendances à céder à panique ― au contraire ! Il s'était montré attentionné, essayant de comprendre pourquoi je m'affolais ainsi ; pourquoi le ferait-il s'il ne s'engageait pas sérieusement dans notre relation...?

Je me serrai tout près de lui, posai ma tête sur coeur.

« I'll be a good boy, so long as you are, » promis-je en même temps que je glissai ma main sous son débardeur pour caresser distraitement ses abdominaux...

Là, c'est bon, me fis-je la réflexion, en gardant mon sourire accroché aux lèvres, Morgan avait compris ...

Jusque quand .. ? était la vraie question.

Chassez le naturel et il revenait au galop ... encore plus vite quand c'était Morgan le cavalier !

Malgré mon léger embarras d'avoir encore du le taquiner - mais pour la bonne cause ! - j'avais mis le doigt sur une vérité vraie : Morgan me mangeait des yeux dès que l'occasion s'en présentait et dès que je lui en donnait la possibilité, ses mains prenaient le relais, traçant sur ma peau des sillons de frissons. Sensations qui faisaient ressortir une facette que je ne me connaissais pas : j'aimais le contact de ses doigts sur ma peau, tout comme j'aimais ses baisers ou encore son corps pressé contre le mien, comme en ce moment ...

Morgan avait chamboulé ma vie, mes convictions, mes croyances, ma personnalité, mes attentes, mes envies, mes désirs et je sentais que je n'avais pas fini d’être surpris ...

― Ça me va, répondis-je tout simplement en caressant son dos par dessus le tissus de son pyjama. C'est un deal équitable.

Angel sembla se satisfaire de ma promesse, me caressant tendrement le dos à travers la soie de mon vêtement. Je me laissai faire, réfléchissant encore, à nous, à mon besoin d'être au plus près de lui, à sa requête ― ne pas le provoquer, lui qui avait faire pire avec elle.

Peut-être, mais c'est avec toi qu'il dort, me rappelai-je : Angel m'avait affirmé ne pas avoir partagé une nuit avec qui que ce soit depuis ces cinq ans ; je devais forcément être spécial... non ?

― Tu es la première personne que je laisse autant m'approcher, exhalai-je tout bas, encore dans mes pensées. Autant physiquement que métaphoriquement... Mais avec toi...

Un sourire amusé affleura mes lèvres.

« Avec toi, je me comporte comme un drogué en manque ― j'ai toujours été tactile, mais pas comme ça... pas grisé de désir... jamais... »

Je m'arrêtai un instant, me mordillant la lèvre inférieure : je réalisai tout à coup que je n'avais jamais éprouvé de désir pour qui que ce soit d'autre. Jamais éprouvé d'Amour.

« A côté de toi, mes ex ne sont que des ombres ― toi, tu es tel l'astre solaire : radieux, rayonnant, éblouissant ― tu es... »

...un dieu.

Je levai les yeux vers Angel, me demandant soudain ce qu'il pensait de ces confidences...

Morgan garda le silence quelques instants. Peut-être faisait-il comme moi : repenser à cette journée riche en rencontres désagréables ou réfléchissait-il à une autre façon de contourner les règles anti-provocation que je venais d'instaurer ...

Mais non. Morgan passa en mode "confidences sur l'oreiller". Au fur et à mesure de celles-ci, je m'apercevais que j'aurais pu moi-même les lui dire. Ces mots qu'il me dévoilait sans gêne, sans retenue. A part le coté "tactile" de sa personnalité et les ex qu'il semblait avoir plus, voir beaucoup plus nombreux que moi, je ressentais la même chose mais me savais incapable de le lui avouer.

Dans un jour, une semaine, peut-être plus, mais pas de suite ...

― Ton Angel ..., chuchotai-je en terminant la phrase qu'il avait laissé en suspens. Tu es le seul à ne m'avoir jamais appelé ainsi, fut la seule chose que je trouvais à dire.

Il y a des mots qui électrisent ; des mots qui enflamment le coeur et galvanisent l'esprit ; des mots qui embrasent le désir.

― Mon Ange, soufflai-je, levant la tête pour chercher ses lèvres de mes lèvres, ma main encore posée sur ses abdos. My Angel, répétai-je en anglais.

Je tremblais presque tellement j'en étais fébrile ― mais le baiser que nous partageâmes resta tendre, des caresses légères, voire éthérées, des effleurements de lèvres qui se touchaient à peine par moment : le genre que je pourrais passer la nuit à échanger avec mon Angel avant de m'endormir, éreinté, éprouvé, à l'aube !

― Only yours ... confirmai-je entre deux caresses avant de poursuivre le baiser qui semblait ne jamais vouloir cesser.

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