Ecole de Brocéliande
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Au fond d'une ancienne forêt, niché au coeur d'une petite clairière, le Château de Brocéliande...
 
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 Gentleman cambrioleur

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Morgan Le Fay
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Morgan Le Fay


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MessageSujet: Gentleman cambrioleur   Gentleman cambrioleur Icon_minitimeJeu 29 Mar - 16:53

Entrer par effraction, je savais : déjà fait.

Ce n'était pas, à proprement dit, quelque chose que le notaire m'avait enseigné ; en revanche, il avait exigé que j'en sois capable, quoique qu'il ne l'ait jamais formulé en ces termes : il ne m'avait seulement que demandé que de voler l'étendard de Saint Ann's ― une deuxième école de Magie londonienne, adverse de Wesminster ― et de le remplacer par le nôtre... ce qui signifiait sortir de l'internat, traverser la ville, pénétrer au coeur de l'autre école, et tout cela, sans se faire repérer !

J'avais convaincu trois autres garçons de m'accompagner dans cette petite escapade ― des garçons doués à leur façon, un brin audacieux, assez provocateurs : après tout, le remplacement de l'étendard était une façon de montrer notre fière appartenance à Wesminster... et de se moquer de Saint Ann's !

Cela nous avait pris quelques semaines de préparation : après tout, les écoles étaient hautement gardées, et en sortir était aussi presque compliqué qu'y pénétrer ! Il avait fallu chercher, trouver, apprendre, retenir, s'entraîner à exécuter les sorts nécessaires, des sorts complexes, des sorts de Magie avancée, pour ne pas dire très avancée ― mais les efforts et le temps passé en avait valu la peine et c'était avec orgueil que j'avais envoyé l'étendard indigo de Saint Ann's à Lord Witherby.

Outrée, Saint Ann's avait naturellement contacté Wesminster pour exiger que les coupables ― les petits plaisantins irréfléchis ― soient sanctionnés... cela ne s'était jamais fait : l'administration avait fermé les yeux et les élèves nous avaient traité en héros ― Peter et Colby s'en étaient glorifié.

Des élèves de Saint Ann's avaient eux aussi, dans les deux mois qui avaient suivi, tenté de remplacer notre étendard par le leur. Hikes, l'homme à tout faire, et un professeur les avaient attrapés ; le rouge et le noir de Wesminter n'était pas tombé !

Aussi, pour mon dix-septième anniversaire, Witherby m'avait offert l'étendard volé : soigneusement plié et encadré, le trophée était accroché à un mur de ma chambre au manoir. C'était un beau cadeau...


Aujourd'hui, je me retrouvai face à une simple porte ― une porte verrouillée que je pouvais ouvrir sans effort. Une porte qui se trouvait être celle de la chambre d'Angel...

J'hésitais : mettre en pratique mes connaissances était risquer que le jeune homme se fâchât parce que j'avais pénétré sans permission son espace personnel ; risquer qu'il s'imagine que j'avais fouillé ses affaires alors qu'en fait, je désirais surtout lui remettre mon carnet de croquis, celui dans lequel j'avais commencé à croquer les différents lieux du château pour Witherby : c'était ce que j'avais de plus personnel car il s'agissait de mes dessins... Et puis, je désirais lui montrer autre chose : que mon intérêt pour lui n'était pas feint car, plus on tournait les pages, plus des croquis de lui apparaissaient ― il avait réellement occupé mon esprit pendant ces derniers jours !

Je me résolus, finalement, à ouvrir la porte, pénétrer dans la chambre, déposer le carnet et laisser un petit mot :

"Je m'excuse."
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Angelus Death
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MessageSujet: Re: Gentleman cambrioleur   Gentleman cambrioleur Icon_minitimeVen 30 Mar - 17:23



Morgan ...

J'avais à peine ouvert la porte de ma chambre que son visage s'imposa à moi - son odeur pour être exact. La même fragrance marine qui avait hanté ma chambre alors qu'il l'avait quittée depuis des heures. Cette odeur de bois de cèdre si caractéristique que j'avais reconnu dans la sienne. Ce mélange légèrement fruité qui avait charmé mes sens lors de nos baisers. Envoûtante odeur ...

Le jeune homme imprègnait ma chambre autant que mon esprit. Je devenais fou. Fou de lui. Fou de nous. Je l'imaginais partout autour de moi alors que je savais qu'il n'était pas là. Morgan était partout, sauf à mes cotés.

Il me manquait. Cruellement ! Alors que d'un simple mot j'aurais pu mettre fin à tout cela ... Mais je devais tenir, ne pas céder alors que j'en mourrais d'envie.

Quatre jours. Quatre jours de silence forcé, de messages muets, de regards échangés. Quatre, comme la symbolique de notre première "mésentente".

Je savais sa présence à certains cours. Les rares que nous avions en commun. Je fondais sous les regards que je l'imaginais me destiner. Je brûlais d'envie de lui sourire, de le manger des yeux, de l'embrasser, mais nous avions passé un pacte ...

J'avais besoin de souffler. Non pas de nous, de notre relation, mais de reprendre correctement le souffle de ma vie. C'est moi qui le lui avait proposé. J'avais besoin de tirer un trait, seul, sur l'Angelus d'avant Brocéliande.

Il avait accepté. Compris. C'était Morgan...

Je refermai la porte de ma chambre et déposai mes livres et cahiers sur mon bureau avant de me diriger vers mon lit. J'aimais m'y allonger après les cours, me relaxer des tensions de la journée avant de me plonger - sans hâte aucune - dans mes devoirs. Mais aujourd'hui je n'accomplis pas ce rituel. Un carnet que je reconnaissais comme celui de Morgan trônait au milieu de mon dessus de lit damnassé.

Voilà pourquoi il m'avait paru si présent en entrant, songeai-je en souriant.

Son passage dans ma chambre avait ranimé le fantôme de son odeur. Je souris, charmé par sa petite entreprise. Je saisis, ému, le cadeau avant de prendre peur. Trois mots penchés, d'une écriture fine et belle, presque aristocratique me donnèrent des vertiges:

"Je m'excuse."

De quoi s'excusait Morgan ? paniquai-je en m'asseyant sur le lit. Je restai un long moment, les yeux fixés sur le mot, incapable de m'en détourner. Hypnotisé. Je supposai mille et une raisons à ces trois mots. De la pire, "J'ai commis une erreur en te faisant croire que ..." à des moins dramatiques "Je suis désolé de te faire subir cela ...".

Me faisant plus de mal que de bien à ruminer autant, je décidai d’être fixé pour de bon en soulevant la couverture qui cachait les premiers croquis de l'artiste. Je m'émerveillai de la justesse des tracés et de la profusion des détails dessinés. Des lieux que j'avais déjà visité pour la plupart, d'autres inconnus encore mais rendus si vivants par son auteur. Les pages noircies des statues du "jardin aux nains" me touchèrent plus spécialement car c'est là-bas que je l'avais rencontré la première fois.

Je continuai à soulever les pages unes à unes découvrant à mesure le travail de Morgan. Je comprenais qu'il tienne tant à ses crayons, même s'ils ne faisaient pas de lui le talentueux dessinateur qu'il était mais ils devaient très certainement y contribuer. Pages après pages, je rencontrais une autre facette de celui dont j"étais tombé amoureux. Morgan renfermait une personne sensible, généreuse, observatrice et infiniment douée. Une caverne dont je ne me lasserais pas de découvrir les qualités. Il était un trésor à lui tout seul. Je peinais à détacher mes yeux, traçant parfois du bout de mon doigt, le chemin que son crayon avait emprunté avant lui. Les émotions affluaient à mesure que j'avançais dans le carnet. J'étais troublé, ému et reconnaissant qu'il partage avec moi son intimité.

Demain, nous serions le quatrième jour et je n'avais toujours pas écris la lettre à Camélia. Malgré les heures passées à la bibliothèque, je n'avais pas écris plus que son prénom. Fort de ce que je venais de réaliser en parcourant les dessins de Morgan, je refermai le carnet de croquis et le reposai sur le lit. Confiant et sur du succès de cette nouvelle tentative, je me dirigeai vers mon bureau. J'avais une lettre à écrire. J'avais enfin trouvé les mots justes. Les mots vrais. Ceux de mon coeur amoureux d'un autre qu'elle.

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