Une nuit au château - chambre 112

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Après être passé par le foyer, je prenais le chemin des dortoirs. Malgré le fait que la rentrée ait déjà débutée depuis quelques jours, je n'avais pas encore eu l'envie d'aller voir ma chambre. La 112, si mes souvenirs étaient exacts.

En entrant dans la chambre, le fait que la moitié semblait inoccupée me conforta dans mon idée. D'autant plus que le "lourd sac vert" que j'avais malicieusement laissé avec les valises des autres était bien dans le coin. Je me posais une minute sur mon lit, le temps de finir mes légumes, jetai un rapide coup d'oeil aux affaires de ma voisine - sans pour autant fouiller - mais ne remarquais rien de spécial. Dommage.

Il était à présent temps de me meubler. Je poussais le lit en travers, afin de le mettre sur le côté de façon à former une sorte de muret au milieu de la chambre, en laissant bien entendu la place de passer, remettais le matelas par terre, puis posais le fameux "sac". Sur un murmure, le bulbe s'ouvrit, déversant de mon côté de la pièce quantité de lichens et de lianes grimpantes, assez pour recouvrir le pan du mur et le sol. Avantage non négligeable, la "plante du diable" n'avait pas besoin de lumière, ni de beaucoup d'eau et d'oxygène pour survire - d'où son nom, puisque native d'une grotte spécifique du coeur de la forêt - l'humidité du château et un peu d'air frais chaque jour devraient suffire.

La seule question pour moi étant de savoir comment l'hamadryade avait enfermé cette plante dans un "bulbe" comme ceci, je me dis que je le saurais sans doute un jour, et me plongeais dans la mousse fraîche tranquillement.

Peu de temps après, alors que j'étais sur le point de m'endormir, j'entendis des bruits revenir dans le couloir, les élèves devaient rentrer du repas. Et puis, j'entendis le loquet de la porte s'ouvrir.

Il était temps que je rencontre ma camarade de chambre. Je n'avais que trop évité ce moment, me cachant parmi les livres et dans les lieux vide de monde.

Hésitante, anxieuse, je restais figée derrière la porte de la chambre 112, percevant des bruits sourds. Que faisait-elle donc ?

Prenant une grande inspiration, j'ouvris la porte.

A peine entrée, je m'arrêtais de nouveau, stupéfaite. Songe, si je me souvenais bien de son nom, avait déplacé son lit, et une... plante couvrait tout le mur. Je cru un instant qu'il n'y avait personne dans la pièce, avant de remarquer une demoiselle aux cheveux ― et à la peau ― aussi verts que mes yeux et cheveux étaient bleus. Je ne l'avais pas remarquée, trop saisie par le mur végétal à ses côtés.

Elle semblait sur le point de s'endormir, mais je sentais que, si je ne lui parlais pas maintenant, je ne retrouverais peut-être jamais le courage de le faire.

Avançant de quelques pas vers mon propre lit, je me laissais tomber dessus, le regard toujours rivé sur ma camarade.

Allez Cléophée, courage.

― Hum, euh.... salut...

Brillant, vraiment brillant...

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― Hum, euh.... salut..., fit ma nouvelle camarade, visiblement hésitante à l'idée d'engager la conversation avec quelqu'un à moitié endormi.

Malheureusement pour elle, je commençais à vraiment fatiguer, et ne me sentais pas d'animer grandement la conversation. Mais quand même, fis-je un petit effort pour elle... sans me lever, néanmoins !

― Oh, salut... * Baille * Désolée pour l'aménagement, mais sinon je finirais par aller dormir dehors toutes les nuits... j'arrive pas à dormir sur un lit, ajoutai-je en guise d'explications.

« Je m'appelle Sooooonge, ajoutai-je dans un bâillement. Et toi ? »

― Moi c'est Cléophée. Hum, pour l'aménagement, ça me dérange pas... J'aime bien... Je vais te laisser dormir, et faire de même.

Du moins essayer. Je redoutais la nuit, moment où les spectres semblaient se faire une joie de me tourmenter. Je n'étais pas contre le fait de les aider, mais qu'ils s'amusent à mes dépends, ça non.

Je m'allongeai sur le matelas et restai là, à fixer le plafond. Je craignai la nuit depuis quelques temps. Mais il fallait bien que je dorme.

Me tournant sur le côté, je me roulai en boule et fermai les yeux, espérant un sommeil calme.

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Je m'endormis en marmonnant un grommellement d’acquiescement. Rapidement, je rejoins alors la dimension des rêves... et vis un kaléidoscope de couleurs autour de moi alors que celui de Cléophée prenait forme.

Elle était là, devant moi, seule visiblement au beau milieu de ce qui semblait être un labyrinthe souterrain. Les murs étaient sales, le sol poussiéreux. Quelques rats courraient dans un coin, fuyant la présence de l'inconscient de Cléophée. Au loin, au fond du couloir, une lueur se formait, tandis que nous nous en rapprochions à mesure que le couloir glissait sous nos pieds.

Puis tout se figea.

Une silhouette encapuchonnée, en noir, se tenait au bout, une torche à la main. Voyant le sub-conscient de Cléophée arriver, il lui fit signe.

― Cela fait une éternité que je t'attendais, fit-il d'un murmure.

Un labyrinthe aux murs sales, noircis de crasse. Des rats qui s'enfuyaient. Et moi, errante, tremblante. Où étais-je ? Je ne bougeais pas et pourtant le couloir avançais, me faisant progresser sur le sol poussiéreux.

Mon angoisse me tordait les tripes, mon coeur s'affolait. J'avais peur, terriblement peur.
Enfin, tout s'arrêta, et je vis une silhouette habillée de noir, tenant une torche à la main, marchant vers moi et me faisant signe.

― Cela fait une éternité que je t'attendais, murmura-t-il.

Mon souffle se coupa. Que me voulait-il ? Je n’eus pas le temps de chercher, car sa main saisi mon bras, occasionnant une fulgurante douleur. Je hurlais.

― Non !!

Je me redressais en suffocant, couverte d'un fin voile de transpiration. Mon coeur ne parvenait pas à se calmer, et mon bras me brûlait atrocement, là où il m'avait attrapé.
Enserrant mes genoux de mes bras, je plaquais mon visage contre et laissait des larmes de terreur dévaler mes joues.

Malheureusement pour moi, la magie et cet inconnu n'en avait pas fini avec moi, car je sombrais rapidement de nouveau dans ce cauchemar.

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Je ne savais pourquoi, mais une étrange sensation me parcourut lorsqu'il enserra violemment la jeunette. Il enleva d'un geste son capuchon, laissant découvrir un jeune homme aux yeux entièrement vides et blancs et aux longs cheveux noirs, et me regarda. Je crois que ce détail plus qu'autre chose, ce regard vide et pourtant laissant transpirer le mépris et la méfiance ne traduisait qu'une chose.

Je n'étais pas la seule intruse dans ce rêve.

Il se retourna à nouveau vers Cléophée, et la lâcha.

― Ne cherches-tu pas la puissance ? Ne veux-tu pas sentir la magie couler dans tes veines ?

― Ne veux-tu pas ... comprendre ce qui t'a guidé ici ? ajouta t-il malicieusement.

― Car nous le savons tous deux. Nécromante. Je suis là pour te montrer la voie. Aux sous-sols, laisse toi guider par ton âme.

Le flambeau s'éteint alors subitement. Peu à peu, une lumière irréelle revint. Le jeune homme avait disparu, et nous nous trouvions visiblement en bas des escaliers du château.

J'oscillais entre conscience et inconscience, et le rêve se poursuivait, malgré ma volonté de me réveiller pleinement.

La brûlure, là où il me tenait, s'intensifiait, tandis que de son autre main il abaissa son capuchon, découvrant une longue chevelure à la couleur de la nuit, et des yeux blancs, morts. Un hoquet me secoua et des larmes de terreur dévalèrent mes joues.

Il tourna la tête vers quelque chose, ou quelqu'un que je ne voyais pas puis reporta son attention sur moi.

― Ne cherches-tu pas la puissance ? Ne veux-tu pas sentir la magie couler dans tes veines ?

Non, non je ne voulais pas !

― Ne veux-tu pas... comprendre ce qui t'a guidé ici ?

Encore moins.

― Car nous le savons tous deux, Nécromante. Je suis là pour te montrer la voie. Aux sous-sols, laisse-toi guider par ton âme.

Son flambeau s'éteignit, plongeant le lieu dans les ténèbres. Et quand la lumière revint, il n'était plus là. Et moi, j'étais en bas d'un escalier. Était-ce celui du château ? Était-ce vraiment un rêve que je faisais, ou étais-je en proie aux agissements des spectres ?

J'avais cruellement besoin d'aide. Qu'allais-je donc faire pour retrouver la réalité ? Je doutais que me pincer suffise...

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Tout ceci me laissait stupéfaite. Les propos de cet intrus... l'invocation de Cléophée à explorer les sous-sols... et le fait qu'il l'ait appelée Nécromante. Comme la nécromancie ? La magie de la mort ? Tout ceci me laissait bouche bée... et en même temps inexplicablement désireuse d'aller voir les souterrains.

Cléophée, à côté de moi, semblait ... désemparée. Les yeux vides, elle ne semblait même pas avoir remarqué que je la suivais depuis le début. Je m'approchais d'elle, et mis une mains sur son épaule.

― Hey ! Salut toi !

Je ne savais pas quoi faire, ni comment me sortir de ce cauchemar. Qui donc était cet... homme ? qui m'avait envoyé ici ? Et ce "ici", où était-ce ?

J'en étais là de mes questions et de mon égarement quand une main se posa sur mon épaule, geste immédiatement suivi d'une phrase.

― Hey ! Salut toi !

Je fis un bond en hurlant, me retournant vivement vers la personne. Je restais bouche bée en reconnaissant Songe. Que faisait-elle dans mon cauchemar ? Secouant légèrement la tête pour reprendre quelque peu mes esprits, je lui demandais :

― Mais, que fais-tu là ?

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J'éclatai d'un rire immatériel à ses mots. Même si je ne pouvais contrôler son rêve, j'avais un contrôle absolu sur mon incursion.

― Ah ah ! Ça c'est à toi de me le dire... Peut-être cherches-tu quelque chose ?

Un petit clin d'oeil coquin, un geste de la main pour l'inciter à me suivre, et je commençai à descendre les marches...

Elle éclata de rien, puis me répondit.

― Ah ah ! Ça c'est à toi de me le dire... Peut-être cherches-tu quelque chose ?

Elle me fit un clin d'oeil et un geste de la main avant de commencer la descente des escaliers.

― Quoi ?! Mais non attends je ne...

je ne cherche rien... mais ce n'était pas la peine de m'égosiller, elle avait disparu dans l'obscurité. Je me résolue à la suivre, refusant de rester seule et de perdre ce soutien inespéré dans cet étrange rêve.

Prenant une grande inspiration, je me mis à mon tour à descendre les marches.

Il faisait sombre, mais j'apercevais la chevelure verte de Songe non loin devant moi. Je ne voulais pas la perdre de vue. J'accélérais ma marche pour la rattraper. Une fois à ces côtés, je ne pus m'empêcher de murmurer :

― Me laisse pas toute seule ici, s'il te plait.

Je n'aimais pas du tout cet endroit, ni les vibrations que je ressentais, et que je devinais appartenant à des spectres.

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― Seule ? Mais c'est ce que tu es... ajoutai-je d'un voix éthérée.

Apparemment l'inconscient de Cléophée ne m'assimilait pas totalement sans son rêve. Mais si je voulais retrouver cet autre intrus, quelqu'un capable peut-être de m'expliquer pourquoi avais-je reçu ce pouvoir considéré comme une malédiction par mes soeurs, il fallait convaincre Cléophée de refaire le chemin une fois en éveil.

Le problème étant que son rêve était à présent hors du contrôle de son intrus. Et je n'avais moi aucun pouvoir là dessus.

J’entraînai alors Cléophée dans une succession de couloirs tous aussi différents les uns des autres, sans doute la plupart se référant à certains de ses souvenirs.

― Seule ? Mais c'est ce que tu es... répondit-elle.

Mais qu'entendait-elle par là ? N'était-elle pas vraiment dans mon rêve ? Est-ce que je l'imaginais parce que je l'avais vu juste avant de m'endormir ? J'étais complètement perdue.

Me mordant la lèvre, je tâchai de trouver une explication, sans succès, alors j'abandonnai.

Nous déambulions maintenant dans des couloirs qui me semblaient vaguement familiers. avec un froncement de sourcil, j'observais un tableau devant lequel je passais. Choc. Il représentait mes parents. Je savais où nous étions. Dans la demeure familiale, celle dont je ne connaissais bien que ma chambre, mon refuge. Le reste des pièces et couloirs je n'avais fait que les emprunter rapidement, sans faire attention au décor. Mais je les reconnaissais maintenant.

En ces murs résonnaient les cris de mes parents, me hurlant dessus parce que je n'étais pas à la hauteur de leurs attentes. Leur déception, leur dégoût. Puis la mort, la leur, celle qui m'avait enfin libéré de ces bourreaux.
Grimaçant, je m'éloignai du portrait et continuais.

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Furtivement, je remarquais combien elle parut choquée par son environnement. J'en profitais alors pour le mener un peu plus dans le mystère.

― Alors ? Dis moi ? Que cherches-tu à présent ?

― Mais, je... je sais pas. Je...

Qu'est-ce que je cherchais ? Je n'en avais strictement aucune idée. Comment pouvais-je donc savoir ça ? Ce lieu m'angoissait, les souvenirs m'assaillant.

« Je ne sais pas ce que je cherche, soupirai-je. Des... réponses peut-être... »

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― Exact.

Alors d'un coup, je quittai son rêve et partis en rejoindre un autre. Si seulement mon plan marchait, je pourrais enfin revoir cet étrange intrus aveugle...

― Exact, répondit-elle, avant de disparaitre.

― Non attends !

Trop tard, il n'y avait plus personne. Alors elle n'était pas vraiment là avec moi ? J'étais encore et toujours seule ? Au fond, cela ne m'étonnait même pas.

Et je cherchais donc des réponses ? Mais à quoi ? Au fait que je n'étais pas guérisseuse et détentrice d'une magie "de lumière", comme mes parents et les générations précédentes l'étaient ? A mon interrogation sur le fait de savoir si j'allais développer d'autres magies ?

Ou à la question globale : qui suis-je ?

J'étais dans le flou, et sans personne pour me guider je doutais fortement parvenir à comprendre.

Sortant de mes pensées, je réalisais que je me tenais devant une porte close, de bois sombre. Devais-je la franchir ? J'avais quelques doutes.

Je sentais une énergie puissante derrière la cloison, mais j'avais peur de l'ouvrir, de la franchir. J'avais peur de ce que je pouvais découvrir.

Je fis un pas en arrière, je ne voulais pas.

Une présence se fit sentir dans mon dos et je pivotais. C'était lui, l'inconnu aux yeux blancs.

― Il faudra bien que tu trouves le courage un jour, Nécromante, susurra-t-il.

Puis tout se détériora, se disloqua, et j'ouvris les yeux sur le plafond de la chambre 112.

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Des visages, des figures, dévisagent, défigurent, des figurants à effacer, des faces A, des faces B ...

Un râle grondant raillant le silence, essoufflement démesuré après une si longue transe, souvenirs erronés flottant dans une fumée dense, rêves interdits de peur teintés d'odeur rance...

...Poussant à mon tour un mugissement poussé, j'ouvris les yeux. Cléophée réveillée de bonne heure, je ne pouvais lui en vouloir. La nuit avait été longue néanmoins, et je me sentais déjà pleine d'énergie. Je m'étirai, baillai largement et me levai promptement, avant de me diriger vers les rideaux, les tirer en grand et ouvrir la fenêtre sur l'air glacial d'un début d'automne.

― Hey ! Déjà réveillée ! Prête pour une autre journée ? Le soleil est presque levé ! fis-je à ma voisine alors que je sautillais jusqu'à son lit.

PS : j'oubliais de citer : la première ligne, c'est "Des visages, des figures" de Noir Désir.

Tout le reste de la nuit, j'avais observé ma compagne de chambre d'un regard perplexe, me demandant pourquoi elle était dans mon rêve si étrange. Je savais que ce n'étais pas qu'un rêve, car la brûlure à mon bras témoignait de la réalité de ces instants.

Ressassant les évènements, j'avais attendu le levé du jour.

Songe bailla finalement et se leva rapidement, avançant d'un pas bondissant vers les rideaux qu'elle tira avant d'ouvrir la fenêtre en grand. Il faisait froid dehors, et je frissonnai sous l'effet de l'air frais d'automne.

― Hey ! Déjà réveillée ! Prête pour une autre journée ? Le soleil est presque levé ! me dit-elle en sautillant dans ma direction.

― Oui, la nuit a été.. mouvementée. Un nouveau frisson me saisit, causé cette fois par le souvenir de ce rêve, et de cet inconnu. On va dire que je suis prête, annonçai-je en me levant.

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― Que t'es t-il arrivé ? Tu as mal dormi ?

Toujours assise sur son lit, je la regardais commencer à se mettre en mouvement. Elle s'apprêtait à répondre quelque chose lorsque je la coupai :

« Oh, où est-ce que tu t'es brûlée ? »

― Que t'es t-il arrivé ? Tu as mal dormi ? me demanda-t-elle.

Mais, alors que je m’apprêtais à lui répondre, et à lui demander si elle avait fait le même rêve que moi, elle me coupa.

― Oh, où est-ce que tu t'es brûlée ?

― Comment sais-tu...

Baissant les yeux vers mon bras en même temps que je parlais, je m'interrompis en voyant la vilaine marque sur ma peau pâle.

― Oh... Je... c'était dans mon rêve. Un élancement me fit me crisper, puis je repris. Ça fait mal...

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― Comment t'es tu brûlée dans un rêve ? T'es sûre que ça va ? La magie de la forêt influe beaucoup sur les rêves des gens, mais là...

Et hop, voilà comment justifier facilement certaines choses.

« Qu'as tu rêvé ? » ajoutai-je innocemment.

― C'est un... type qui m'a agrippé dans mon rêve et ça m'a brûlé. Apparemment, ça m'a marqué jusque dans la réalité. C'était bizarre, il avait l'air tellement réel et il savait quel genre de magie je fais... Il voulait que je descende dans les sous-sols et que je cherche... ce que je cherchais. J'avais tellement peur...

Je n'osais pas lui dire qu'elle était là, et qu'elle m'avait aiguillé sur ce que je devais faire. Je ne savais pas comment lui dire, ni comment l'expliquer.

« Je ne sais pas si ce rêve est lié à ma magie, mais j'ai comme l'impression qu'il va se répéter... »

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― Mmmmh, tu sais, je vis dans cette forêt depuis des années, et s'il y a une chose immuable qui est gravée en chaque être de ces lieux, c'est que rien n'est laissée au hasard. C'est souvent dans un lieu de magie tel qu'ici que les légendes se créent, que les prophéties se font. Si quelque chose est annoncé, il faut s'y préparer...

Passant sur un ton solennel, je la laissai réfléchir quelques secondes avant de reprendre de mon humeur enjouée habituelle.

« Mais pas de raisons de s'inquiéter ! Tu as une super dryade avec toi, je vais t'aider à résoudre tes problèmes, petite fleur ! »

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