Angel ― mon coeur se mit à battre dans ma poitrine comme un oiseau tout à coup pris en cage battrait des ailes : à une vitesse effrénée.
De tous les jours où j'aurais pu tomber sur lui, il fallut que ce soit aujourd'hui ― le jour où j'avais rêvé de lui... rêvé de nous.
Mes yeux s'attardèrent sur ses lèvres roses, des lèvres que j'avais passé ma nuit à caresser, à embrasser, à épouser de mes propres lèvres...
Rêve érotique.
Rêve ultra érotique ― je pouvais encore presque sentir la chaleur de son corps contre mon corps, ses muscles se tendant et se détendant, nos membres entrelacés, ses mains se baladant sur ma peau, ses chapelets de baisers dans mon cou, ses cheveux satinés m'effleurant doucement, son parfum d'herbes fraîches et fleuries grisant mes sens...
Rêve incompréhensible ― je n'avais jamais désiré qui que ce soit aussi fort, et chaque cellule de mon corps, de mon être, s'était faite incandescente tant le feu était ardant ! Mais que l'objet de ce violent désir soit Angel était troublant ― Angel qui me détestait parce qu'il me désirait sans désirer se l'avouer...
N'était-ce pas à lui à faire de tels rêves ? Que m'arrivait-il ? C'était comme si mon âme avait tout à coup chaviré, et je sentais le désir m'embraser à présent que je le voyais là, devant moi, le mélange de lavande, de menthe et de vanille remplissant mes poumons, embrumant mon esprit...
...l'embrumant tellement que je ne réalisai pas de suite qu'Angel aussi me regardait ― God ! Après avoir eu à me baisser pour ramasser mes affaires éparpillées au sol, j'étais pris sur le fait en train de le dévorer des yeux ― je devais absolument arrêter de me donner le bâton pour me faire battre !
Angelus Death Maître Alchimiste
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Sujet: Re: Le Mâle (-16) Lun 26 Mar - 19:18
Le foyer m'offrait la paix dont j'avais besoin pour oser.
...
Je repliai la missive que je venais de lire et relire à m'en faire mal aux yeux.
Camélia.
Camélia et son amour pour moi.
Camélia ou celle que j'avais remplacée tel un jouet usé.
Camélia qui me scandait son amour avec des mots qui n'avaient même pas réussi à atteindre mon coeur.
Camélia qui ne savait pas que ce dernier ne lui appartenait plus.
Je me levai du fauteuil sur lequel j'avais pris place. Je savais depuis le moment où Olympia m'avait remis le pli, que je me sentirai fautif d'en lire le contenu. Les phrases tracées à la plume ne m'étaient plus destinées. Les mots d'amour que son auteur avait porté sur le papier parfumé ne m'appartenaient plus. J'étais le voyeur des mots destinés à celui qui saurait lui rendre son amour.
Je n'étais plus l'Angelus de Camélia ...
J'étais déjà empli de peine et de dégoût en songeant à la lettre et aux explications que je me devais de lui écrire. Le poids du monde semblait appuyer sur mes épaules et c'est le coeur en peine que je franchis les quelques pas qui me séparaient de la porte du foyer. Je n’allai pas très loin.
Morgan me bloquait le passage.
Morgan dont je n'avais pas senti le regard sur moi depuis des jours.
Morgan qui me regardait comme s'il me voyait pour la première fois.
Morgan qui suivit des yeux la lettre glissant accidentellement de ma main tremblante d'émotions.
... j'étais Son Angel.
Dernière édition par Angel Death le Mar 27 Mar - 18:00, édité 2 fois
Mon coeur n'était plus qu'une frénésie de battements d'ailes, un oiseau séquestré qui se cognait aux barreaux de sa cage ― Angel m'observait de ses yeux bruns aux éclats mordorés d'un regard si impénétrable que je demeurai cloué sur place ―
Ses yeux qui m'avaient caressé autant que ses lèvres l'avaient fait, qui m'avait déshabillé avant que ses mains ne m'eurent retiré mes vêtements...
...ses yeux qui, à présent, me dépossédaient de mon âme ― j'étais sous leur charme, envoûté, ensorcelé ! J'étais... j'étais...
perdu.
Complètement, désespérément perdu.
Pourquoi ce rêve ? Pourquoi ce désir ? Pourquoi Angel ?
Je me détachai avec effort des ses prunelles caramel, baissant le regard...
...son corps que dissimulait une chemise blanche épousant ses formes...
...une lettre qui glissait doucement de sa main...
Je tendis le bras avant même de réfléchir à ce que je faisais : réflexe pour retenir le papier plié... papier qui s'échappa et heurta le sol dans un bruit étouffé. Ne restait que mes doigts sur ses doigts et l'électricité qui vibrait à travers ce simple contact...
Et la porte de la cage s'ouvrit, laissant l'oiseau s'échapper ! Angel s'était mis à caresser ma main, les délicats effleurements de son pouce m'électrisant violemment ― le souffle coupé, je laissai doucement mes doigts s'entrelacer aux siens, s'épouser et s'embrasser amoureusement...
...tels nos corps qui s'étaient enlacés, partenaires d'une danse charnelle empreinte de volupté...
Je tremblai, fébrile de désir ― fébrile d'Angel ! L'univers avait cessé d'exister : ne restait que nous, nous et seulement nous : après mon âme, ma raison et mon corps, c'était mon coeur qui avait chaviré pour le jeune homme aux cheveux de soie blanche.
Lun 26 Mar - 15:21