Murmures

Sorcier Messages : 256 Age : 30

- Curieux ? répétai-je.

Je me détendis un peu et regardai autour de moi... sans rien voir véritablement. Je me demandai ce qui pouvait attirer la curiosité de ces esprits...

- Ils m'entendraient si je leur parlais, demandai-je en murmurant à Cléophée.

Cette dernière regardait autour de moi - ce qui me faisait une sensation étrange car moi, je ne voyais rien à mes côtés.

Wynn regarda autour d'elle, sans rien apercevoir visiblement.

― Oui ils t'entendraient, mais je ne suis vraiment pas certaine qu'ils répondent. Ils ne répondent presque jamais en fait, même à moi.

En effet, les esprits étaient peu bavards quand on leur posaient des questions, ou même n'importe quand. En général, ceux à qui j'avais parlé m'avaient demandé quelque chose en échange d'une réponse, et je n'avais que rarement accédé à leurs requêtes.

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Bon.
Réfléchissons.

- Hum... Messieurs, tentai-je, je ne suis pas très à l'aise avec vous dans mon dos... Si vous pouviez... vous éloigner, s'il vous plaît?

Je me sentais parfaitement ridicule, à parler dans le vide, devant Cléophée...

― Hum... Messieurs, commença Wynn, je ne suis pas très à l'aise avec vous dans mon dos... Si vous pouviez... vous éloigner, s'il vous plaît ?

Je devinais le malaise de Wynn tandis qu'elle s'adressait aux esprits, mais je me concentrais plus sur leur réaction à eux. Je n'avais jamais vu personne d'autre leur parler, hormis moi, et je me demandais comment ils réagiraient - s'ils réagissaient.
En tout cas, je ne craignais pas de mauvaise action de leur part, ils n'étaient définitivement pas mauvais.

Wynn se tut et les esprits me parurent troublés. Cependant, après quelques secondes, ils s'éloignèrent et s'arrêtèrent à la lisière des arbres, d'où ils nous observèrent.

― Ils sont partis, rassurai-je Wynn.

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- Ils sont partis, me dit simplement Cléophée.

Partis !
Je soupirai de soulagement.
- Merci ! fis-je aux esprits.

Le courant glacé qui m'avait enveloppé se dissipait, laissant place à la douceur de la matinée.
- Merci à toi aussi, Cléophée... Je n'avais encore jamais fais ça... Je ne pensais pas que c'était possible de parler aux esprits sans les voir !

Le soulagement de ma camarade fut clairement visible, autant sur son visage que par rapport à sa posture crispée qui se détendait.
Elle remercia les esprits puis revint à moi.

― Merci à toi aussi, Cléophée... Je n'avais encore jamais fais ça... Je ne pensais pas que c'était possible de parler aux esprits sans les voir !
― Oh tu sais, tout le monde, sans le savoir, parle aux esprits, sans forcément s'adresser à eux. Ils ne sont pas toujours là, certes, mais quand ils le sont, ils sont partout. Je suis habituée -plus ou moins- maintenant, mais je me doute que pour toi, ça peut sembler bizarre et... effrayant.

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- Effrayant, oui, approuvais-je. Et, c'est surtout très étrange...

Et encore... J'imaginais que ce devait être pire pour la jeune fille qui les voyait, elle. Ça devait lui donner l'impression d'être à cheval sur deux mondes différents.

Et aujourd'hui, je venais moi-même de découvrir que la frontière entre les deux mondes était mince...

- Comment tu fais, demandai-je à Cléophée.

― Effrayant, oui, approuva-t-elle. Et, c'est surtout très étrange...

Wynn me fixa d'un air curieux, avant de me demander comment je faisais. Franchement, je n'en avais aucune idée. Le plus souvent, je me sentais sur le point de craquer, sentant que je ne contrôlais rien, et je n'aimais pas cela.

― Je ne sais pas, soufflai-je. J'ai pris l'habitude mais... en vérité, je ne contrôle pas leurs apparitions alors.... je fais avec. Mais en fait, je m'en passerais bien.

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Je hochai la tête, désolée pour elle.

- Je comprends... soufflai-je. On ferait bien de rentrer, tu ne crois pas ?

J'avais remis mon sac sur l'épaule, bien décidée à m'éloigner de cet endroit qui ne m'inspirait plus trop confiance. J'avais eu raison, la magie, ici, était assez exceptionnelle !

Elle hocha la tête, visiblement désolée pour moi. Mais c'était ainsi, personne ne pouvait rien y faire.

― Oui, je pense que l'on devrait rentrer, répondis-je à sa question.

Me relevant, j'époussetais les brins d'herbe collés à ma robe et attrapais mon sac qui traînait non loin. Sans un regard pour les esprits qui nous épiaient, je suivis Wynn hors du cercle de pierres.